Amine Mazouzi, ex-PDG de Sonatrach a-t-il subi les effets de « fausses informations » en matière de production en 2016 qui auraient été transmises par le vice-président Aval M. Remini Akli, limogé le 9 février dernier?
C’est ce que suggère un article du Quotidien d’Oran, qui affirme que les « satisfecits » que distribuait Akli Remini « notamment au staff du complexe de raffinage (RA1K) de Skikda », ont suscité des grincements en ‘’haut lieu’’.
M.Remini, note le correspondant du journal à Skikda, a quitté la plateforme pétrochimique en « emportant dans « ses bagages » des statistiques tronquées au sujet de la production qu’il s’est empressé de rendre publiques ». Des chiffres imprudemment confortés par Amine Mazouzi, mais contredits par le rapport « Pétrole 2017 » de l’Agence Internationale de l’énergie (AIE), qui a estimé que la production algérienne de pétrole pourrait passer de 1,14 millions barils-jour (mb/j) en 2016 à 1,05 mb/j en 2022.
La « mise au point » de l’AIE a eu l’effet d’une « douche froide » et a « précipité la chute de M. Amine Mazouzi ». Il a été remplacé, pour rappel, le 20 mars dernier, par M. Abdelmoumen Ould Kaddour, l’ex-pdg de BRC, condamné en 2007 par un tribunal militaire pour divulgation d’informations classées secret défense à des parties étrangères.
Reporting quotidien de la production
Pour éviter le risque d’une remontée d’informations erronées ou tronquées, le nouveau Vice-Président AVAL, Ahmed Fettouhi, a institué une obligation de transmission des « résultats journaliers de la production dorénavant à partir de la salle de contrôle de la raffinerie de Skikda (Contrôle consol room-CCR) ».
Les ingénieurs, indique le journal, ont été instruits de « communiquer impérativement les chiffres directement à la Direction Générale de Sonatrach à Alger, en tenant simplement informée la direction du RA1K ».
« Chasse aux sorcières? »
L’objectif est de « disposer des chiffres réels de la production » qui, affirme le correspondant du Quotidien d’Oran, a suscité « l’adhésion des travailleurs satisfaits de la nouvelle stratégie qui aura l’avantage de barrer la route à toute tentative de récupération de leurs efforts collectifs ».
La Direction générale de Sonatrach semble vouloir « prendre ses distances par rapport aux chiffres fournis par les responsables actuels du complexe, dénotant l’embarras né de l’imbroglio qui a prévalu et qui a été à l’origine de la purge qui a touché des responsables de Sonatrach et qui ne semble pas encore terminée ».
Le journal souligne par ailleurs que le climat n’est pas « au beau fixe » à la raffinerie de Skikda, en raison du problème du manque de cadres qui n’a été résolu qu’en partie par le ‘’rappel d’un certain nombre de cadres retraités’’.
Ce problème, poursuit-il, a généré un ‘’climat de peur et de suspicion au sein du collectif des travailleurs’’, avec une ‘’ véritable chasse aux sorcières’’ contre des cadres accusés ‘’d’appartenir au clan du précédent directeur de la raffinerie parti à la retraite’’.