Cette décision a été prise suite au constat d’une hausse « notable » et « anormale » des importations d’acier plat laminé à froid et des tôles plaquées ou revêtues.
Le ministère chargé du Commerce extérieur (MCCE) du Maroc a décidé d’appliquer un droit additionnel ad valorem de 22% sur les importations des tôles laminées à froid et de tôles plaquées ou revêtues en provenance de pays d’Europe et d’Asie . Cette décision, explique L’Usine nouvelle qui a rapporté l’information, a été prise après qu’il a constaté une hausse « notable » et « anormale »de ces importations mettant en danger le seul opérateur marocain de cette branche industrielle, Maghreb Steel. Cette imposition devrait être, toutefois abaissée progressivement jusqu’à 2018.
Le ministère s’alarme du fait que Maghreb Steel a connu une détérioration notable de ses indicateurs, matérialisée par la réduction de la production, des ventes en volume et en valeur, des parts de marché, du taux d’utilisation des capacités de production et de l’emploi ainsi que par l’augmentation des stocks et des pertes financières.
Une croissance vertigineuse
Le MCCE avait, en effet initié, le 11 juin 2014, une enquête de sauvegarde sur les importations des tôles laminées à froid et des tôles plaquées ou revêtues dans le but de déterminer si l’importation de ces produits en quantités croissantes causent ou menacent de causer un dommage grave à la branche de production marocaine.
L’enquête, lit-on sur le site de L’Usine nouvelle, avait fait ressortir une croissance des importations des tôles laminées de 65% entre les années 2010 et 2013, avec une légère baisse de 5% pour la période janvier-avril 2014 par rapport à la même période 2013.
L’enquête concernait 15 sociétés exportatrices de 13 pays dont l’Allemagne, la Belgique, l’Espagne les Etats-Unis et le Japon. Elle touchait 15 sociétés marocaines importatrices, à savoir Batifer, Casa Profil, Comaprom, Gilmarfer, Hachani, Manar, Maroc Fer, Ocid Metal Longofer, Socodam Davum, Sofafer, Somachame, Toufer, Tube & Profil et Etaf.
Les importations sont-elles la cause des malheurs de Maghreb Steel
Selon L’Usine Nouvelle, le Maroc a, par le passé, instauré des droits anti-dumping dans un dossier distinct déclenché fin 2013, concernant les aciers plats laminés à chaud.
En août 2014, ces droits s’élevaient à 11,06 % pour ArcelorMittal, à 22,11% pour Tata Steel, le négociant belge Steel Link, et d’autres entreprises européennes, les entreprises turques, dont Erdemirou ou Corakoglu étant taxées, à 11%.
« Depuis deux ans, l’instauration de ces droits anti-dumping a fait l’objet d’un vif débat au Maroc au sein des professionnels utilisateurs d’acier qui voient se renchérir leur matière première. Selon nombre d’entre eux, la situation financière de Maghreb Steel relève davantage d’un mauvais calibrage de ses investissements et d’un déficit de compétitivité que d’un sujet de concurrence déloyale venant des produits importés », relève L’Usine Nouvelle.