Pour le ministre algérien de l’énergie et des mines Youcef Yousfi, le modèle énergétique basé sur les ressources fossiles a encore de beaux jours devant lui.
Le quatrième appel à la concurrence pour la recherche et l’exploration des hydrocarbures est officiellement lancé, a annoncé le ministre de l’énergie et des mines, M. Youcef Yousfi, lors d’une conférence de presse tenue ce mardi à l’hôtel el Aurassi à Alger. Accompagné par les responsables des deux majors de son secteur Sonatrach et Sonelgaz et ceux des deux agences Alnaft et de l’Agence nationale du patrimoine minier (ANPM), M. Yousfi a défendu bec et ongles, le modèle énergétique basé sur les ressources fossiles, pariant sur sa viabilité pour au moins les 40 ou 50 années à venir.
10 périmètres de non conventionnels sur les 31 mis à concurrence
A en croire M. Yousfi, l’Algérie recèle des réserves d’hydrocarbures conventionnelles et non conventionnelles qui lui permettent de subvenir à la demande exponentielle de son marché domestique et aussi de tenir ses engagements avec ses clients sur le marché international. Même s’il a mis l’accent sur le programme de développement des énergies renouvelables. «Nous ne pouvons nous passer des ressources fossiles au moins pour les 40 ou 50 ans à venir et je pense que tout le monde est d’accord là-dessus. Cela ne veut néanmoins pas dire qu’il ne faut pas développer les énergies renouvelables. Au contraire. Nous travaillons avec détermination pour porter notre production électrique à partir de ressources renouvelables à 20 000 mégawatts en 2030.», a-t-il déclaré. C’est dans ce contexte que M. Yousfi a annoncé le lancement du quatrième appel à la concurrence pour la recherche et l’exploration des hydrocarbures qui concerne trente-et-un périmètres dont dix pour les hydrocarbures non conventionnelles.
Encore « quelques semaines » pour le 3e train de Tiguentourine
Le ministre de l’énergie a reconnu, par ailleurs, que la baisse de la production nationale des hydrocarbures durant l’exercice 2013 est due en partie à l’attaque terroriste ayant ciblé le complexe gazier de Tiguentourine. Le PDG de Sonatrach a ainsi précisé que la production globale des hydrocarbures était de 190 millions de tonnes équivalent pétrole (TEP) à la fin dudit exercice, en baisse de 4 % comparativement à 2012. En valeur, les exportations algériennes ont perdu 10 %, s’établissant à 63,5 milliards de dollars. «Les résultats de la compagnie sont due à la baisse de la demande de nos clients européens pour moins de 50 milliards de mètres cubes par an depuis 2010. Le gaz naturel est concurrencé par le charbon américain pour la production de l’électricité en Europe. C’est dû aussi aux évènements de Tiguentourine du début de l’année.», a estimé le PDG de Sonatrach. Quant au ministre Yousfi, il a fait une énième annonce pour «bientôt», de la remise en marche du troisième train de liquéfaction du complexe gazier de Tiguentourine. «Cela sera pour dans quelques semaines.», a-t-il annoncé, soulignant que les deux autres trains fonctionnent en dessus de leurs capacités nominales pour assurer les approvisionnements en gaz. Au sujet du retour des techniciens étrangers des compagnies BP, Statoil et JGC (Japon), Yousfi a affirmé que «les Algériens travaillent en étroite collaboration avec leurs partenaires étrangers même s’ils ne sont pas présents physiquement sur le site.».