La dégradation du pouvoir d’achat des Algérien et la hausse de l’inflation, ont été au centre des débats au dernier numéro du Café des Expert Economique (CEE), sur Radio M.
Si les deux experts maison de l’émission, Ali Harbi et Redha Amrani, ont affiché un refus catégorique quant à l’augmentation des salaires, ils ont néanmoins proposé une alternative, qui pourrait sauver le pouvoir d’achat des ménages., en l’occurrence la baisse de l’IRG (l’impôt sur le revenu global)
Pour Ali Harbi, expert en développement durable, « une augmentation du Smig serait une grosse erreur ». Selon lui, la majorité des secteurs économiques se portent mal et le fait de rajouter une obligation d’augmentation des salaires, entraînera un effet domino sur toute la grille salariale, ce qui serait insupportable.
« La solution rapide pour le gouvernement est d’agir rapidement sur les taxes et les impôts », a affirmé Harbi. Sur ce point, l’expert préconise que la mesure immédiate à mettre en œuvre par le gouvernement, est la baisse de l’impôt sur les revenus (IRG) pour la classe moyenne. « Il faut redistribuer l’IRG en créant une quatrième tranche pour les salariés qui touchent plus de 400 000 dinars », a-t-il indiqué en ajoutant qu’il faudrait réfléchir en « revenus de foyer et non individuel ».
L’expert évoque la nécessité d’avoir un instrument d’analyse de revenus de foyer (fiscalisation) qui permettrait, selon lui, « à exécuter des abaissements et abattement à même de faire gagner aux citoyens 10 à 20% de pouvoir d’achat ».
Pour sa part, Rédha Amrani, expert en industrie, a indiqué que dans la répartition des dépenses des revenus ménagères des citoyens, l’agroalimentaire prend la plus grande partie. « Cela veut dire que l’inflation est là et le pouvoir d’achat est encore érodé », a-t-il estimé. « Nous sommes dans une situation inflationniste terrible », selon Amrani, qui ajoute que le plus grave est que le gouvernement semble ne pas prendre en considération cette situation. « Il pense (le gouvernement) qu’il peut continuer à gérer la situation sociale du pays dans le ronronnement », a-t-il martelé.
Selon Amrani, « la tendance inflationniste s’installe et systématiquement, nous allons vers une inflation structurelle ». Il estime, dans ce sens, que les dommages collatéraux sont causés par a dévaluation du dinar et l’inflation mondiale que connaissent les prix matières premières principales, nécessaires à notre économie. « Le gouvernement doit réagir et arrêter cette dévaluation du dinar et gérer cette crise d’une manière académique », a-t-il conclu.