Les cinq candidats aux élections présidentielles du 12 décembre prochain, n’arrivent pas à mener une campagne électorale paisible. Et pour cause : Ils sont de plus en plus rejetés par la rue notamment par les jeunes qui qualifient leur démarche de « trahison du Hirak ».
Animer un meeting sans incident est devenu un exercice difficile à faire pour les candidats.
L’accompagnement sécuritaire gigantesque que leur a assuré le pouvoir n’a fait que compliquer les choses dans certains cas.
La quasi-totalité des meetings animés par les cinq candidats depuis le début de la campagne électorale le 17 du mois en cours, se sont déroulés dans un climat tendu marqué par des arrestations d’activistes par les forces de l’ordre et des altercations entre les partisans des candidats et les activistes du Hirak.
Les sorties d’Ali Benflis se terminent avec des arrestations
La majorité des meetings animés par le candidat Ali Benflis se sont terminés par des arrestations dans le rang des activistes du Hirak.
Le meeting animé dimanche dans la ville de Tlemcen, s’est terminé avec plus d’une dizaine de personnes arrêtées dont des étudiants. Des peines lourdes ont été prononcées par la justice contre certains manifestants.
Des dizaines de personnes se sont rassemblées dans la ville pour exprimer leur rejet des élections présidentielles. Deux jours plus tard, la même scène s’est reproduite dans la ville d’El Oued où des dizaines de jeunes se sont opposés à la venue d’Ali Benflis pour animer un meeting populaire.
La police est intervenue pour les empêcher de s’approcher de la salle où se tenait le meeting. Un jeune du Hirak a réussi tout de même à accéder à la salle pour demander à Benflis de se retirer de la course électorale. La scène a été enregistrée dans la ville de Biskra à l’occasion du passage du même candidat.
Bengrina tente vainement de convaincre
Le candidat Abdelkader Bengrina fait face lui aussi à un refus catégorique de le voir dans la course aux présidentielles. Ses sorties sur le terrain provoquent la colère des jeunes activistes qui n’hésitent pas à lui demander de se retirer des élections.
A Boumerdes, comme à Relizaine en passant El Bayedh et Aflou, le candidat n’a pas pu convaincre. A Relizaine, des jeunes lui ont signifié devant les caméras qu’il était indésirable chez eux. A Aflou, le candidat a été accueilli par une marche hostile à sa candidature et qui a failli tourner à l’affrontement avec les forces de l’ordre. Plusieurs arrestations ont été signalées dans la ville de Laghouat lors du passage du candidat.
Abdelaziz Belaid n’attire pas grand monde
Le président du Front Mostaqbal anime ses meetings de campagne électorale dans des salles vides ou presque.
A l’instar des autres candidats, il est contesté dans plusieurs localités. On peut citer Relizaine, Boussada et M’sila.
Abdelmadjid Tebboun ne fait pas le plein
Présenté par plusieurs cercles comme le candidat du pouvoir réel, Abdelmadjid Tebboun a déçu ses partisans qui commencent déjà à quitter le navire. Les meetings animés jusqu’ici dans les wilayas ont mobilisé très peu du monde.
A Constantine par exemple, le candidat a choisi une salle loin de la ville pour animer sa rencontre à laquelle ont pris part entre 250 et 300 personnes seulement.
À Batna, le meeting du candidat n’a été tenu aujourd’hui, après une intervention musclée des services de sécurité qui ont arrêté des personnes venues exprimer leur rejet des élections. Pas loin de Batna, plus exactement à Khenchella, l’ex-ministre de l’habitat a été hué par des activistes qui l’ont qualifié de « membre de la bande ».
Azzedine Mihoubi fuit le public
Le candidat du Rassemblement national démocratique (RND), Azzedine Mihoubi a choisi de son côté de ne pas affronter la colère de la rue de plus en plus visible. Il préfère animer des forums de discussion ou faire quelques sorties de proximité. Jusqu’ici, il s’est contenté d’animer quelques meetings dans les wilayas du sud.