Le marché du médicament qui connait déjà les prémices d’une guerre commerciale, où, des pratiques à la limite de l’éthique et autres coups en dessous de la ceinture sont légion, risque d’être encore plus chahuté par l’arrivée massive de nouveaux investisseurs. Ils sont déjà 80 opérateurs dans le médicament et l’on annonce 354 projets.
C’est ce que prédisent les experts à l’issue des 2emes journées de l’industrie pharmaceutique algérienne JIPA 2018, dont les travaux ont pris fin ce 8 décembre, à Alger. Si l’on annonce un début de guerre commerciale dans le segment du médicament classique, l’on pressent néanmoins de bonnes perspectives sinon un avenir radieux pour d’autres spécialités comme les bio similaires et l’oncologie ou produits anti cancéreux. « Au plan des formules classiques et les molécules chimiques nous sommes au bord de la saturation. » avertissent ces professionnels. Afin de déjouer ce piège qui se tisse subrepticement sur l’univers du médicament national, l’on appelle à ce que l’Algérie soit dans les prochaines années un hub commercial du médicament, c’est-à-dire aller foncièrement vers l’export, sachant que dans le cas contraire nombreuses seront les entreprises pharmaceutiques à connaitre une faillite certaine et qui jetteront alors la clé sous le paillasson.
D’autres spécialistes préconisent à ce titre aux acteurs du secteur de prendre dores et déjà les devant et de prendre en exemple dans cette perspective quelques pays comme la Turquie, la Chine, l’Inde, la Jordanie (700 millions de $ à l’export et accords de libres échanges signés avec l’Europe et les USA) l’Arabie Saoudite, les Emirats Arabes Unis, Singapour ou encore l’Irlande qui figure au rang des plus gros exportateurs mondiaux du médicament. Bien que l’on qualifie le marché national du médicament de très dynamique, l’on se désole toutefois que l’Algérie demeure encore au stade du bricolage sur le front du commerce extérieur et de l’export. Pour opérer le changement et être au rendez vous des défis qui se présenteront inéluctablement sur les 5 à 10 prochaines années, l’on exhorte les pouvoirs publics à faire preuve de volonté politique toute en misant sur la capacité et la rapidité du secteur national à se positionner sur les tendances mondiales et régionales, laquelle déterminera en grande partie sa performance et sa pérennité à moyen et long terme.