Le ministère français de la transition énergétique a pris option en faveur de la construction de deux terminaux de GNL pour renforcer l’approvisionnement de l’Europe en gaz, plutôt que de relancer le vieux projet de gazoduc reliant la France à l’Espagne.
Le ministère français de la transition énergétique vient ainsi remettre en question l’idée du chancelier allemand, Olaf Scholz, qui a déclaré, la semaine dernière, que la construction d’un gazoduc reliant le Portugal et la France à travers l’Espagne vers les États d’Europe centrale qui dépendent davantage du gaz russe « soulagerait considérablement la situation de l’approvisionnement ». L’argumentaire du ministère français de la transition énergétique est bâti sur le fait que l’option d’un gazoduc entre l’Espagne et la France coûterait au moins 3 milliards d’euros et prendrait des années pour voir le jour, ce qui en fait une option moins attrayante pour répondre aux problèmes d’approvisionnement de l’Europe que la construction de nouveaux terminaux de GNL.
Les suggestions du chancelier allemand s’inscrivent dans le cadre d’une quête, par l’Union européenne, de solutions de nature à faire face à la baisse des flux de gaz en provenance de Russie. En plus de son approvisionnement permanent en gaz algérien via le gazoduc Medgaz, l’Espagne abrite la plus grande flotte de terminaux GNL d’Europe, alimentée constamment en gaz naturel liquéfié (GNL) en provenance des États-Unis et du Qatar, d’où l’idée d’Olaf Scholz de renforcer la capacité de la péninsule ibérique pour pouvoir acheminer du gaz vers d’autres pays du Vieux Continent.
Dans un communiqué, repris par l’agence Reuters, le ministère français de la transition énergétique est le premier à s’y opposer, estimant que la construction de nouveaux terminaux GNL, qui peuvent être mis à flotter, en Europe du Nord et de l’Est, en particulier en Allemagne, seraient une option plus rapide et moins chère qu’un nouveau pipeline. « Un tel projet mettrait de nombreuses années à devenir opérationnel (…) et ne répondrait donc pas à la crise actuelle », a précisé le ministère français de la transition énergétique dans son communiqué. Or, les responsables espagnols ont conditionné, récemment, la concrétisation du projet par le concours financier de l’Union européenne. L’opérateur de réseau de gaz Enagas a indiqué que le tout pourrait être terminé dans 2 ans et demi pour un coût de 600 à 700 millions d’euros.
Ali. T.