Il s’agit de la « constitutionnalisation de la participation de l’Algérie à la restauration de la paix dans la région dans le cadre d’accords bilatéraux de pays concernés », selon le document.
La copie portant amendement de la Constitution, vient d’être remise aux acteurs de la société civile et aux médias. Le document encore au stade de proposition, autorisera, une fois adopté, l’armée algérienne à intervenir en terre étrangère. Les « Propositions hors axes » du document précisent en effet : « Constitutionnalisation de la participation de l’Algérie à des opérations de maintien de la paix sous les auspices des Nations Unies » et « Constitutionnalisation de la participation de l’Algérie à la restauration de la paix dans la région dans le cadre d’accords bilatéraux de pays concernés ».
Ces deux propositions énumérées aux alinéas 12 et 13 in « Propositions hors axes » sont inédites surtout que l’Algérie a toujours défendu, et ce dès l’aube de l’indépendance, le sacro saint principe de non ingérence. Ce dernier, jadis immuable, risque finalement d’être battu en brèche, à la lecture de cette ébauche de ce qui pourrait être la nouvelle mouture de la Constitution, telle qu’annoncée parle chef de l’Etat Abdelmadjid Tebboune.
Cette nouvelle orientation, si elle venait à être adoptée, est probablement dictée par le contexte régional tendu et qui voit les frontières de l’Algérie constituer une lisière ultime donnant sur les conflits régionaux (Libye) ou des fiefs du terrorisme international (Sahel). Finalement, l’esquisse de cet avant-projet de constitution, prévoit de donner la possibilité légale aux militaires algériens de participer à des opérations de maintien de la paix aux côtés des casques bleus.