Des membres de l’Assemblée populaire nationale (APN) ont abordé lundi, lors du débat du projet de loi monétaire et bancaire, l’épineux sujet du marché parallèle de la devise. Certains ont interpelé le ministre des Finances sur le marché du « Square » Port Said d’Alger, réputé pour les transactions illégales de la monnaie étrangère et dont ils réclament la fermeture.
Lors du débat du projet de loi en plénière, en présence du ministre des Finances, Laaziz Fayed, des parlementaires ont jugé nécessaire la fermeture de ce marché parallèle des devises, opérationnel depuis 30 ans, sis à la place du Port-Saïd à Alger centre, à quelques encablures du siège de l’assemblée.
Ils ont ainsi plaidé en faveur d’une monnaie nationale convertible et pour une levée des restrictions sur la circulation des capitaux, en opérant de manière règlementée et contrôlée, afin d’éradiquer le marché informel.
Evoquant le chapitre, contenu dans la nouvelle Loi, relatif aux licences et à l’accréditation pour l’ouverture des bureaux de changes, certains députés ont relevé que certains articles ne font pas référence à l’élimination du marché noir des devises.
D’autres se sont même interrogés sur le fait que la chaine de télévision publique affiche, dans ses bulletins économiques, le taux de change sur le marché officiel et aussi sur le marché parallèle. Des publications jugées comme une reconnaissance de fait de ce marché illégal.
Pour les parlementaires, le moment est venu pour créer un fonds souverain qui investisse à l’extérieur du pays en prélevant sur les réserves de change. Ils ont, dans ce cadre, fait observer que la plupart des pays adoptent soit une stratégie de libéralisation du taux de change, soit une intervention de l’État avec une orientation monétaire. Selon eux, l’élimination du marché noir de la devise doit se faire par étapes, parallèlement à la création des bureaux de changes.