L’Algérie est le 10e plus grand producteur de gaz naturel dans le monde, avec un potentiel de production de 130 milliards de mètres cubes (M3) par an. Une capacité qui n’a pas évolué depuis 2018 en raison d’une sous évaluation des réserves existantes et du coût très onéreux des investissements.
L’Algérie exporte environ 61% de sa production gazière, dont 39% est destinée à répondre à la demande locale. Les exportations du gaz naturel algérien passent principalement via deux gazoducs pour alimenter l’Europe : le MedGaz qui relie Arzew à Almeria (Espagne), avec un volume de 10,5 milliards de M3 par an, et le TransMed, qui relie l’Algérie à l’Italie, avec un volume d’exportation de 22 milliards de M3/an.
En plus de ces deux pipelines, l’Algérie exporte près de 11,5 millions de tonnes de gaz naturel liquéfié (GNL), vers plusieurs pays. La Turquie est le principal client du GNL algérien avec environ 37% des exportations, suivie de la France avec 20% et de l’Espagne avec 14%.
Depuis l’invasion russe de l’Ukraine, le 24 février dernier, le marché mondial du gaz et des hydrocarbures en général a connu une des pires situations, jamais vécue auparavant. La Russie, premier fournisseur d’Europe en gaz (Allemagne, Italie, Belgique …), a vu son économie sévèrement sanctionnée par les pays de l’OTAN, en représailles à son invasion de l’Ukraine.
Pour se protéger d’une éventuelle coupure ou baisse d’approvisionnement en gaz russe, les pays d’Europe se sont rués vers d’autres sources alternatives afin de pallier au fournisseur russe. L’Algérie figure parmi les pays sollicités, notamment par l’Italie, l’Espagne et la France, qui espèrent voir le volume d’exportations et de production de gaz algérien augmenté.
Quelle assurance pour l’avenir ?
Dans le prochain code des investissements, une large panoplie d’avantages sera accorder par le gouvernement aux investisseurs nationaux et étrangers. Même si la diversification de l’activité économique est mise en avant, la priorité, selon le président de la république, Abdelmadjid Tebboune, sera donnée aux secteurs stratégiques : l’agriculture et l’énergie.
En revanche, le modèle rentier, consacré durant les deux dernières décennies, fera-t-il surface ? Quelques indices sont déjà là. Mais les discours officiels, notamment du chef de l’État, le contredisent. Pourtant, avec les cours du marché pétrolier actuellement, qui assureront une remise en forme des réserves de change d’ici à 2023 sont favorables aux pays rentiers, les prix du gaz naturel, eux aussi, suivent et flèchent vers le haut. Et sur le plan social, les promesses des augmentations des salaires et des primes au chômage, pointent à l’horizon. La loi de finance 2023 le confirmera.