L’accord conclu au mois d’avril 2014 comportait deux volets, dont l’un a consisté en un échange de titres pour que Cevital puisse lever de la dette à l’étranger auprès des banques internationales et ainsi financer son développement international. L’autre donnait la possibilité à Cevital de revenir au capital de Djezzy.
Le 30 janvier dernier le ministère des finances, conjointement avec le groupe russe Vimpelcom, a annoncé l’acquisition définitive par le Fons national de l’investissement (FNI) de 51% du capital d’OTA (Djezzy), avec un prix de cession de 2,6 milliards de dollars. Le groupe Cevital actionnaire d’Orascom Telecom Algérie (OTA) s’en est sorti à bon compte puisque cette opération, ou sa finalisation, lui a permis d’engranger des dividendes en dinars représentant l’équivalent de 55 millions de dollars et 50 millions de dollars au titre de la renonciation par Cevital au pacte d’actionnaires mais aussi sa renonciation à tous les petits litiges qui ont pu exister. Tout en se félicitant de l’aboutissement de cette opération, Farid Bourennani expert financier international et conseiller d’Issad Rebrab, invité ce mardi du direct de Radio M, la webradio de Maghreb Emergent, est revenu sur le fait que le groupe algérien est resté dans le capital après la finalisation de l’accord de vente, en précisant que « l’accord du mois d’avril comportait deux volets, l’un a consisté à échanger les titres que détenait Cevital en Algérie qu’il donnait au groupe GTH (Global Telecom Holding), et en échange, il recevait un actif mobilier à l’étranger qui lui permettait de nantir ses titres et de lever de la dette à l’étranger auprès des banques internationales et ainsi financer son développement international ». Néanmoins, il y a eu un deuxième volet qui veut que « Cevital a toujours souhaité rester dans le capital de Djezzy puisque, a précisé Bourennani, à l’issue des 5 années (après sa sortie du capital), Cevital avait la possibilité de revenir au capital de l’entreprise. Cela pour étayer la volonté et la croyance dans l’évolution positive d’Orascom Telecom Algérie (OTA) est forte ».
Le prix de vente de Djezzy est en dessous de la fourchette basse de l’entreprise
Pour rappel, Cevital a, temporairement, souhaité sortir (du capital d’OTA) mais pour revenir après. Selon Bourenani, l’opération d’échange des titres n’a pas de cadre réglementaire existant, et pour cause, ce type d’opération n’a jamais existé, niant le fait que ce soit de l’exploitation de capital qui échappait au contrôle de la banque d’Algérie. Le conseiller de Rebrab a indiqué que n’existe pas, car souvent « Cevital est précurseur dans les instruments qu’elle met en œuvre et il s’est avéré que pour créer un cadre réglementaire approprié cela pouvait prendre du temps et donc retarder la conclusion de l’opération de rachat de Djezzy ». Par ailleurs, ce que souhaitait Cevital, affirme Bourennani, c’était de pouvoir disposer de moyens pour construire son expansion à l’international. Le règlement a été publié, et Cevital a déposé un dossier en tout point conforme. Suite à cela, Cevital s’est vu octroyer la possibilité d’investir à l’étranger ». Si le groupe est resté actionnaire d’OTA c’est qu’il a considéré que le prix de vente qui a été arrêté entre les deux parties (FNI, Vimpelcom) est en dessous de la fourchette basse de l’entreprise. Si le prix était surévalué, Cevital se serait retiré, a précisé Farid Bourennani.
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