Une quinzaine de journalistes et photographes ont été interpellés ce vendredi 14 mai à Alger. Quatre sont encore retenus par la police.
Plus de six heures après son interpellation musclée par des éléments de la police vers 13 h 30 rue Emir Khatabi à Alger centre, la rédaction de Radio M était toujours sans nouvelles de sa journaliste Kenza Khettou.
Trois autres journalistes dont Khaled Drareni, directeur de Casbah Tribune et présentateur du CPP de Radio M, interpellés deux fois durant le même après midi étaient toujours retenus par la police après une 3e interpellation à Bab El Oued a 19 heures passées.
Des confrères ont cherché après les journalistes arrêtés au commissariat central et au commissariat dit de Cavaignace. Les services de police ont répondu qu’ils n’étaient pas chez eux, sans en dire plus sur leur lieu de rétention.
Huit autres journalistes interpellés dans la journée dont notre consœur Lynda Abbou de Radio M, ont été libérés vers 18 heures. Les services de police se sont attelés toute l’après midi à interdire toute image de ce qui se déroulait à Alger centre et à Bab El Oued, avant et après la prière du vendredi.
C’est la seconde fois que les journalistes et les photographes sont systématiquement arrêtés et mis à l’écart des lieux de départ de manifestations, afin de ne pas pouvoir exercer leur métier.
Le cas de Kenza Khettou paraît toutefois particulier. Arrêtée violemment devant ses confrères, elle a été jetée dans une voiture alors qu’elle protestait de la brutalité de son interpellation et que ses confrères criaient « sahafa » à l’intention des forces de police.
Elle a été maintenue dans le secret toute l’après midi séparée de ses collègues, interpellés plus tard, pour certains jusqu’à trois reprises consécutivement.
Cette politique de répression « préventive » de la presse dans l’espace public afin d’empêcher la couverture du Hirak, a pris une tournure plus agressive depuis mardi dernier.
Un groupe de 6 journalistes a été maintenu devant le commissariat du 3e arrondissement à la Place des martyrs sous le contrôle de la police et n’ont été libéré que plusieurs heures après la dispersion des marche . C’était le deuxième mardi que des images de la répression de la marche des étudiants n’ont pas pu être tournées.
La mise à huis clos médiatique du Hirak a connu donc une escalade ce vendredi avec les interpellations violentes de professionnels des médias et leur détention secrète durant plusieurs heures .