Les prix du pétrole ont progressé lundi en Asie, soutenus par des achats à bon compte, un rebond qui ne s’inscrirait cependant pas dans la durée, en raison des inquiétudes suscitées par une offre toujours surabondante, selon les experts.
Vers 03H35 GMT, le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en août gagnait 50 cents, à 45,64 dollars, dans les échanges électroniques en Asie.
Le baril de Brent, référence européenne du brut, pour livraison en septembre, gagnait 60 cents, à 47 dollars.
En fait, les investisseurs se précipitaient sur les bonnes affaires après «la baisse conséquente» des cours, explique Bernard Aw, analyste chez IG Markets, cité par l’agence AFP. Mais les fondamentaux – surabondance et demande poussive – perdurent, a-t-il prévenu.
Les cours sont également soutenus par une nouvelle revendication par les rebelles nigérians d’une attaque contre des infrastructures pétrolières.
Un rebond qui ne traduit pas un redressement durable des cours
Les cours du brut ont chuté jeudi en clôture, le WTI ayant perdu 2,29 dollars à 45,14 dollars sur le New York Mercantile Exchange, au plus bas depuis près de deux mois, alors qu’à Londres le baril de Brent a lâché 2,40 dollars à 46,40 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE).
Cette situation traduit la déception devant un recul des stocks de brut américains bien plus faible que prévu, ce qui a attisé les craintes que les excédents tardent à se tasser. Lors de la semaine achevée le 1er juillet, les réserves commerciales de brut aux États-Unis n’ont reculé que de 2,2 millions de barils, contre 2,5 millions de barils, sur lesquels tablaient les experts.
La situation n’est guère plus réjouissante pour les produits pétroliers, les stocks d’essence n’ayant diminué que de 100.000 barils, bien moins que les 350.000 prévus.
Les inquiétudes sont d’autant plus grandes que la saison estivale est traditionnellement celle des grands déplacements en voiture aux Etats-Unis.
«Ce qui est bien plus important c’est l’absence de recul des stocks d’essence alors que la saison aux Etats-Unis va durer encore deux mois», Selon M. Aw ui a ajouté que «les investisseurs ont à présent peur que la surabondance ne s’aggrave à la fin de l’été».
Vendredi, les cours avaient encore baissé à New York, pénalisés par un renforcement du dollar à la suite d’excellents chiffres sur l’emploi américain.
Le renforcement du dollar rend le pétrole -libellé en dollar- plus cher pour les investisseurs munis d’autres devises, ce qui tend à réduire la demande, donc à faire baisser les prix.
Le cours du WTI avait perdu 13 cents à 41,80 dollars sur le contrat pour livraison en septembre au New York Mercantile Exchange (Nymex).
A Londres, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre, contrat de référence, avait baissé de 2 cents à 44,27 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE).
L’augmentation des puits américains, la faible probabilité de voir l’Opep relancer les discussions sur le gel de la production et la faiblesse de la demande constituent une barrière qui va empêcher le pétrole de progresser, selon Bernard Aw.