Le refus des autorités polonaises d’accueillir les ressortissants africains fuyant la guerre en Ukraine, fait réagir l’Union africaine (UA) qui dénonce un traitement « inacceptable » et « raciste ».
« Le président en exercice de l’Union africaine et président de la République du Sénégal, S.E. Macky Sall, et le président de la Commission de l’Union africaine, S.E. Moussa Faki Mahamat, suivent de près l’évolution de la situation en Ukraine et sont particulièrement préoccupés par les informations rapportées selon lesquelles les citoyens Africains, se trouvant du côté Ukrainien de la frontière, se verraient refuser le droit de traverser la frontière pour se mettre en sécurité », indique l’UA dans une déclaration rendue publique hier lundi.
L’organisation panafricaine assure que « les deux présidents rappellent que toute personne a le droit de franchir les frontières internationales pendant un conflit et, à ce titre, devrait bénéficier des mêmes droits de traverser la frontière pour se mettre à l’abri du conflit en Ukraine, quelle que soit sa nationalité ou son identité raciale. »
Et d’ajouter : « Les rapports selon lesquels les Africains sont l’objet d’un traitement différent inacceptable seraient choquants et racistes et violeraient le droit international. À cet égard, les Présidents exhortent tous les pays à respecter le droit international et à faire preuve de la même empathie et du même soutien envers toutes les personnes qui fuient la guerre, nonobstant leur identité raciale. »
L’UA souligne que les deux présidents « saluent l’extraordinaire mobilisation des États membres de l’UA et de leurs Ambassades dans les pays voisins pour accueillir et orienter les citoyens Africains et leurs familles qui tentent de traverser la frontière de l’Ukraine pour se mettre en sécurité. »
Des témoignages choquants
Des dizaines de vidéos ont en effet été publiées sur les réseaux sociaux montrant des ressortissants africains bloqués à la frontière entre l’Ukraine et la Pologne. Selon les témoignages, les Ukrainiens ont été autorisés à entrer en priorité sur le sol polonais alors que les personnes de couleur ont été repoussées à l’arrière des files d’attente. Certains Africains ont été violentés aux frontières et menacés avec des armes.
Les témoignages sur les réseaux sociaux ont afflué tout le week-end, provoquant l’ire de nombreux internautes et responsables politiques. Plusieurs Africains affirment avoir été empêchés de monter dans les trains pour fuir l’Ukraine bombardée par la Russie depuis le 24 février. La priorité aurait été donnée aux personnes blanches. Les mêmes scènes se sont répétées aux frontières ukrainiennes, où patientent des milliers de personnes pour se mettre en sécurité en Pologne.
R.I.