Loin de toute fanfare et de autres annonces politiques, les hommes d’affaire algériens et leurs homologues libyens ont une longueur d’avance sur les politiques. C’est ce que semble dire Abdelouahab Ziani, Président de la Confédération des industriels et producteurs algériens (CIPA) à la faveur de l’émission Invité de la rédaction de la Chaîne 3, ce dimanche.
« Nous, hommes d’affaires, de part et d’autre, sommes préparés à maîtriser les voies et moyens d’entrée et de sortie des marchandises » Fait-il savoir. « Nous sommes en pleine exploration, c’est dire que la volonté y est, en attendant que les politiques rattrapent l’avance prise par les opérateurs économiques »
A en croire Abdelouahab Ziani, le gros des échanges commerciaux entre la Libye et l’Algérie passe par les canaux de l’informel. « La fuite de nos produits, présents dans tous les pays du voisinage, peut coûter jusqu’à 5 milliards de dollars. » Indique Abdelouahab Ziani qui appelle à arrêter la saignée en créant une task-force en matière fiscale et diminuer la fiscalité afin d’exporter aisément et intégrer les acteurs du marché parallèle au marché formel et gagner de l’argent.
Abdelouahab Ziani est de ceux qui plaident pour la création d’une Zone franche entre l’Algérie et la Libye et l’ouverture du passage frontalier Debdeb-Ghadamès pour renforcer les échanges commerciaux entre les deux pays.
Notons que la guerre en Libye n’a pas nuit aux relations économiques algéro-libyennes. Celles-ci ont connu au cours des trois dernières années « une nette amélioration » en termes de volume d’échanges commerciaux qui a atteint 59 millions USD en 2020, contre près de 31 millions USD en 2018.
Un volume qui demeure faible par rapport aux capacités existantes. A rappelé le Ministre du commerce algérien Kamel Rezig, lors de l’ouverture des travaux du Forum économique algéro-libyen, samedi dernier, à Alger.