Carlos Ghosn, poursuivi pour abus de confiance et autres malversations financières, doit rester en détention provisoire jusqu’au 10 mars au moins.
« Les organes de gouvernance de Renault travaillent activement à la recherche de la meilleure solution pour la gouvernance future », a déclaré Renault dans un communiqué.
Cette déclaration sonne le glas de Carlos Ghosn, PDG de l’Alliance Renault Nissan, encore détenu au Japon. Renault s’est officiellement mis en quête d’un successeur à Carlos Ghosn jeudi, au lendemain d’un appel de l’Etat français pour une nouvelle gouvernance.
Ce choix opéré par les hautes instances de la marque au losange est intervenu environ deux heures après le rejet par le tribunal de Tokyo d’une nouvelle demande de libération sous caution de Ghosn, détenu dans une prison de Tokyo depuis le 19 novembre alors qu’il est encore officiellement PDG de Renault.
Le dirigeant, sous le coup de trois inculpations, pour abus de confiance et autres malversations financières, doit rester en détention provisoire jusqu’au 10 mars au moins. Seul un appel spécial devant la Cour suprême qui doit être déposé par son avocat, pourrait le faire sortir des geôles nipponnes.
Après avoir longtemps défendu la présomption
d’innocence et avec les révélations qui se multiplient et ternissent chaque
jour un peu plus l’image de l’homme d’affaires, Renault, comme l’Etat français,
son premier actionnaire, ne pouvait plus laisser traîner sans craindre de nuire
aux intérêts du groupe, est-il rapporté. L’Etat français, qui détient 15% du
capital et environ 22% des droits de vote, a demandé la convocation d’un
conseil d’administration « dans les prochains jours ».
Le procès de M. Ghosn, qui risque en théorie jusqu’à 15 ans de prison, n’aura
pas lieu avant des mois. Des noms sont pressentis pour cette succession
annoncée, comme Jean-Dominique Senard, 66 ans, qui devait passer la main comme
patron de Michelin en mai, et Thierry Bolloré, auquel reviendrait la fonction
de directeur général exécutif au cas où le poste de PDG de Renault venait
à être scindé en deux, avec un président du conseil d’administration d’un côté
et un DG exécutif de l’autre. Toute nomination devra avoir l’aval des
partenaires japonais. Des émissaires du gouvernement français étaient
d’ailleurs à Tokyo jeudi pour chercher un consensus.