La rentrée scolaire, repoussée au 21 du mois courant, s’annonce si complexe pour les moyennes et petites bourses ; les prix des fournitures scolaires et autres consommables exigés par les établissements scolaires ayant atteint des niveaux record.
Les parents, rencontrés, hier, dans certains magasins de l’est d’Alger, à Rouiba, Bordj El Bahri et Ain Taya, affirment avoir constaté une flambée exceptionnelle des prix des fournitures scolaires et autres consommables nécessaires pour la rentrée de leurs enfants, dont les habits et les chaussures. Cette hausse intervient dans un contexte marqué par un rebond spectaculaire de l’inflation, laquelle atteignant 9,2% en juin dernier en glissement annuel (juillet 2021 à juin 2022).
Au mois de juin 2022 et par rapport au même mois de l’année 2021, l’évolution des prix à la consommation est de +10,8%. Les sous indices Habillement-Chaussures et Éducation-Culture-Loirs ont évolué respectivement de 7,03 et 9,87 entre juin 2021 et juin 2022, alors que les préparatifs de la rentrée scolaire de l’année 2022-2023 n’étaient pas encore à l’ordre du jour. Les prix continuaient de progresser à vive allure au fur et à mesure que la rentrée des classes s’approchait.
Chez les détaillants activant dans la ville de Rouiba (Est d’Alger), les tabliers pour enfants sont cédés à plus de 2300 dinars, lesquels ont été proposés l’année dernière entre 1500 et 1800 dinars. Les cartables pour garçons et fillettes s’affichent à plus de 3500 dinars, les trousses à plus de 1000 dinars, selon les modèles, les crayons en couleurs entre 550 et 1200 dinars, alors que les prix des cahiers ont connu une hausse considérable, en raison, dit-on, de la flambée des cours du papier sur le marché mondial.
Un contexte anxiogène pour les familles
Cette flambée a été accentuée par les restrictions des importations ; les entreprises de fabrication étant prises dans l’étau d’un processus administratif interminable en vue de se conformer à la nouvelle réglementation, alors que d’autres consommables étaient fortement taxés à l’importation. Résultats : les prix de gros et de détail pratiqués par les distributeurs et les détaillants ont fortement grimpé.
« Cette rentrée va être particulièrement chère. Les prix sont hors de portée. En plus des fournitures scolaires, il faut prévoir un second budget pour les libres et un troisième pour l’habillement et les chaussures. Les petites et moyennes bourses sont incapables de faire face à de tels niveaux de prix, surtout pour les familles nombreuses », estime une maman, rencontré à l’intérieur d’un magasin de vêtements pour enfants, sis à Rouiba.
Dans ce contexte anxiogène, alors que l’inflation ne retombe pas, les consommateurs, parmi les petites et moyennes bourses, ont eu l’habitude ces derniers mois de se concentrer sur l’essentiel, notamment pour l’alimentation -laquelle pèse pour les deux quarts dans le budget des ménages- mais la rentrée ne s’annonce pas dans des circonstances favorables, étant donné l’absence de choix pour les consommateurs. Les circuits informels de l’économie marchande parviennent toujours à maintenir leurs positions dominatrices.
C’est un vrai casse-tête pour les familles, prises en tenaille entre le poids de l’informel aussi bien dans la distribution que dans le détail et l’absence d’une politique de grande distribution, favorisant le rapport qualité-prix. C’est un secret de polichinelle, l’ampleur de l’informel est tel que la formation des prix devient problématique. En tout cas, la pression inflationniste se fait ressentir aussi sur les rayons destinés aux écoliers et la rentrée s’annonce financièrement pesante pour le budget des ménages.
Ali. T