Depuis l’imposition par le ministère du Commerce d’un document d’Algex pour les opérations d’importations, le manque d’importants produits se fait ressentir sur le marché national. Pour pallier à cette défaillance, des ministères ont dispensé les opérateurs de leur secteur de cette restriction.
En effet, le département de Kamel Rezig a exigé depuis le mois d’avril, de nouvelles mesures concernant l’importation de matières premières, de produits et marchandises destinés à la revente en l’état. Ainsi, avant d’entamer toute opération d’importation et pour la domiciliation bancaire, le ministère exige la délivrance d’un document par les services de l’Agence nationale de la promotion du commerce extérieur (Algex). Un document qui vise, selon le département de Rezig, « à protéger la production locale ».
Les opérateurs économiques sont ainsi, obligés de « consulter la plateforme des productions nationales, préalablement à toute opération de domiciliation bancaire, pour vérifier l’indisponibilité des produits à importer sur le marché national », précise une note du ministère du Commerce et de la Promotion des exportations.
Mais à défaut de protéger la production nationale, cette procédure a malheureusement, perturbé l’approvisionnement du marché en différents produits, notamment pour les matières premières. Plusieurs produits sont restés bloqués aux ports, suite à cette note.
Benbahmed à la rescousse du manque des médicaments
Ce qui est le cas pour les médicaments et les dispositifs médicaux. Ce qui a poussé le ministère de l’Industrie pharmaceutique de dispenser les opérateurs du secteur médicale et de la santé en général, de la délivrance du document de l’Algex pour toute opération d’importation. Une décision prise par le département de Benbahmed le 26 mai dernier, après la constatation d’un manque flagrant d’importants médicaments nécessaires pour le traitement de plusieurs maladies.
Selon le communiqué du ministère de l’Industrie pharmaceutique, cette démarche (la dispense) « s’inscrit dans le cadre de la cohésion gouvernementale et la concertation intersectorielle en vue d’assurer la disponibilité des produits pharmaceutiques et dispositifs médicaux ».
La mesure du ministère du Commerce a eu un effet sinistre, faut-il le rappeler, pour les asthmatiques qui ont observé un manque terrible des aérosols (Vontoline). Ce médicament indispensable en cas de crise d’asthme.
Mais la tutelle du secteur de la santé n’était pas la seule à dispenser du document de l’Agex exigé par le ministère de Kamel Rezig.
Le ministère de l’Agriculture se joint à la décision de dispense
Trois jours après la décision du ministère de l’industrie pharmaceutique, celui de l’Agriculture et du développement local a lui aussi, dispensé ses opérateur de ce même document.
Dans communiqué publié dimanche, le ministère de l’Agriculture a porté à la connaissance de l’ensemble des opérateurs importateurs des produits agricoles d’origine végétale et animale (semences, plants, produits sanitaires végétales à usage agricole, matériel d’irrigation et les animaux vivants y compris l’aliment de bétail, des médicaments et produits vétérinaires) destinés à la revente en l’état, aux agriculteurs et aux éleveurs, qu’ils sont dispensés de l’obligation de présenter le document délivré par l’Algex.
Le ministère a précisé dans sa note que « cette démarche s’inscrit dans le cadre de la stratégie intersectorielle en matière de développement des filières agricoles qui vise à assurer la disponibilité de ces matières premières aux agriculteurs, au moment opportun ».
Ainsi, ces deux ministères se sont vu dans l’obligation d’intervenir pour rectifier le tir du premier responsable du commerce extérieur qui, apparemment, n’a pas mesurer les effets négatifs de cette nouvelle mesure.
Rappelons que le 17 mai, l’Association des banques et établissements financier (ABEF), avait adressé une note aux directeurs des banques et des établissements financiers, indiquant avoir demandé au ministère du Commerce plus de précisions concernant l’importation de certains produits. Dans cette note, l’Association avait cité les intrants destinés à la production, produits pharmaceutiques, produits stratégiques destinés aux différents marchés des organismes publics, l’importation d’animaux etc.
Une semaine après, le département de Rezig a confirmé, que «toutes les marchandises importées et destinées à la revente en l’état sont concernées par cette procédure obligatoire », en exigeant aux opérateurs économiques, la présentation préalable du document de l’Agex pour toute demande de domiciliation.