Pour pouvoir « se débarrasser » de leurs billets devenus « encombrants » les citoyens sont invités à se rendre eux-mêmes aux agences de la Banque d’Algérie (BA) sises au niveau des 48 chefs-lieux de wilayas du pays.
Une scène devenue familière : un citoyen qui s’apprête à prendre le tramway à la station du Caroubier (banlieue d’Alger) glisse un billet de 200 DA dans la cabine du guichetier pour prendre un ticket. Aussitôt le préposé au guichet lui signifie que le billet de 200 DA n’est plus accepté par la SETRAM la société qui gère le tramway d’Alger suite à la décision de la Banque d’Algérie de retirer du marché les billets de 200 DA (type 1983), de 100 DA (types 1981 et 1982). Surpris, essayant de demander pourquoi, l’homme se résigne finalement à récupérer son billet non sans avoir signifié au guichetier qu’il ne comptait pas payer son trajet. Dans une boulangerie de la rue Pasteur, à Alger-centre, un client a cru devoir demander d’abord au vendeur si le billet de 200 DA était accepté ou non, ce à quoi il a eu une réponse affirmative. « Si j’ai cru devoir vous demander si vous l’acceptez ou non c’est qu’un autre commerçant a refusé de le prendre », a-t-il justifié. Ce genre de scènes se répète presque quotidiennement au niveau des commerces. En dépit d’une communication large incluant notamment les médias lourds, beaucoup de citoyens « ignorent » encore cette mesure et les réponses sèches des préposés aux guichets des différentes sociétés de services et autres commerçants ne font qu’ajouter à l’incompréhension des usagers qui se demandent que faire de ces billets alors que leur retrait du marché est devenu officiel. Heureusement pour eux que la Banque d’Algérie a prévu que les détenteurs de ces billets pourraient les échanger auprès de ses 48 agences pendant une période de dix (10) ans. Soit jusqu’en 2024 ! Pour rappel, le 31 décembre dernier était la date butoir qu’a fixée la BA pour le retrait de ces billets du marché. Ce qui signifie que les citoyens n’ont désormais pas le droit de payer leurs services ou marchandises avec les billets qui ont fait l’objet de retrait.
Le dispositif fonctionne normalement
Pour pouvoir « se débarrasser » de ces billets devenus « encombrants » les citoyens sont donc invités à se rendre eux-mêmes aux agences de la BA. A ce propos une source de la BA assure que le dispositif fonctionne normalement contrairement aux voix sceptiques qui craignent un « rush » des citoyens devant les agences de la BA. Il faut dire que la Banque d’Algérie a pris le soin d’annoncer l’entrée de cette mesure plusieurs mois avant. C’est ainsi que dans une note d’information sur le retrait de billets de banque émis entre 1981 et 1984, datée du 7 novembre 2014, suivi d’un communiqué de presse le 12 du même mois, la BA avait annoncé que dans le cadre des dispositions légales et réglementaires, les détenteurs de ces billets de banque pouvaient effectuer toutes leurs transactions normales (notamment achats de produits et de services divers, etc…) jusqu’au 31 décembre 2014, voire échanger tous les billets concernés sans limitation de montant ou autres formalités auprès des banques. Mais constatant que la directive n’a pas suscité l’adhésion escomptée, l’institution présidée par Mohamed Laksaci a rendu public un énième communiqué daté du 31 décembre 2014 dans lequel elle rappelle que l’ensemble des 48 agences de la Banque d’Algérie, au niveau de chacun des chefs-lieux de wilaya, sont à la disposition des citoyens à l’effet d’échanger les billets retirés de la circulation fiduciaire encore en leur possession.