Après avoir remonté la pente pour s’établir à plus de 100 dollars le baril, au lendemain des déclarations du ministre saoudien de l’Energie, selon lesquelles l’OPEP+ pourrait décider de réduire la production à tout moment, sous n’importe quelle forme, les cours du pétrole brut ont, à nouveau reculé, clôturant la semaine à 93 dollars le baril en raison des craintes accrues de récession mondiale, sur fond de reprise des confinements en Chine et de la volonté clairement affichée par les membres de la Réserve Fédérale de poursuivre les fortes hausses des taux directeurs.
Les données disponibles suggèrent, en effet, que la demande de la Chine, premier importateur mondial de pétrole, a été faible cet été en raison des reconfinements pour lutter contre le COVID-19. Les importations globales asiatique ont ralenti en août par rapport à juillet. Les importations en Inde, le troisième importateur mondial de pétrole, étaient également en baisse. C’est dans ce contexte que se tiendra, demain, la réunion très attendue de l’OPEP+.
C’est une réunion ordinaire, dédiée à l’évaluation de l’évolution des fondamentaux du marché, qui intervient après que le groupe ait annulé l’ensemble des réductions de la production entamées depuis mai 2020. Cependant, l’alliance continue de pomper moins que ce qui est convenu, soit à 2,9 millions de barils par jour (bpj) en dessous de son quota collectif. Ceci amène à poser la question de savoir si l’OPEP+ reprendra dès octobre sa politique de réduction de la production, tel que suggéré par le ministre saoudien de l’Energie, le prince Abdelaziz Ben Salman.
Craintes de récession
Selon une enquête de Bloomberg auprès de 19 analystes du secteur pétrolier, l’OPEP+ devrait maintenir l’objectif de production pour octobre au même niveau qu’en septembre à l’issue de sa réunion de demain. L’OPEP admet que la demande de pétrole reste forte malgré certains vents contraires.
Le nouveau secrétaire général de l’Organisation, Haitham Al-Ghais, a indiqué à reuters que la demande mondiale de pétrole est toujours robuste et le restera jusqu’à la fin de cette année, notant que les récentes bouleversements ne reflétaient pas les fondamentaux du marché. Les craintes d’une destruction de la demande, combinées au risque d’un ralentissement de l’activité industrielle non seulement en Chine, mais aussi en Europe et aux États-Unis, ont fait chuter cette semaine les prix du pétrole aux niveaux d’avant le 21 août, lorsque le ministre saoudien de l’Énergie, le prince Abdelaziz Ben Salman, a déclaré que l’OPEP+ était prête à resserrer les vannes.
Si l’OPEP+ venait à reprendre sa politique de réduction de la production dès octobre, cette annonce ne sera pas sans conséquences sur les prix. Cependant, les analystes s’attendent à ce que l’OPEP+ adopte plutôt une approche attentiste lors de sa réunion de demain, mais les déclarations des uns et des autres iront probablement dans le sens de l’impératif de stabiliser les prix du pétrole.
Ali. T.