Des experts techniques des pays membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), ainsi que ceux des pays non-membres comme la Russie et le Mexique, vont se réunir ce mercredi 21 octobre dans la capitale autrichienne Vienne, pour « chercher un nouveau mécanisme de fixation des prix ».
Six autres pays exportateurs non-Opep ont été conviés à cette réunion, à savoir : l’Azerbaïdjan, le Brésil, la Colombie, le Kazakhstan, la Norvège et le Sultanat d’Oman. Tous les pays conviés feront le déplacement à Vienne sauf l’Azerbaïdjan – un des plus grands producteurs de l’Ex Union Soviétique après la Russie – qui a décliné officiellement l’offre du cartel pétrolier. « L’Azerbaïdjan a reçu une invitation, mais n’a pas l’intention d’assister à la réunion de Vienne, car nous n’avons pas de besoins spécifiques pour prendre part à la réunion », a déclaré hier le ministre azéri de l’Énergie Natig Aliyev à l’agence Reuters.
Cette réunion « technique », intervient sur fond de nouvelles données stratégiques par rapports à la réunion ordinaire de novembre 2014. En effet, l’Iran qui a signé l’accord nucléaire avec le groupe des 5+1 le 14 juillet dernier, lui permettant de réinvestir le marché fossile mondial, compte négocier de nouvelles parts de marché. Téhéran a déjà obtenu des assurances des acheteurs potentiels pour plus de 500.000 barils par jour de pétrole brut aussitôt que les sanctions seront levées (avant fin2015). L’Iran qui est en train de produire un peu plus de un million de barils par jour, part pour Vienne dans le but de négocier son retour imminent au marché pétrolier, et même voir la possibilité de vendre 3 millions de b/j en 2016, selon des médias locaux. Pourtant, son ministre de pétrole Bijan Namdar Zanganeh, a estimé hier, que le cartel devrait baisser son niveau de production afin que les prix puissent augmenter, selon l’agence Bloomberg.
Pas de surprise attendue de la part des grands producteurs de l’Opep. L’Arabie Saoudite et le Koweït, resteront inflexibles quant à revenir à une stratégie de soutien des prix, via la négociation sur la réduction du plafond de production, qui a dépassé cette année à plusieurs reprises les 30 millions de b/j fixés par le cartel. Mais ce qui change par rapport à l’année dernière, c’est le repli de l’industrie du schiste américain qui est passée de 9,6 millions de barils par jour en avril dernier, à moins de 9,1 millions de barils depuis. Les observateurs notent que cette industrie du schiste n’a montré aucun signe d’amélioration, depuis le mois d’out dernier. L’Opep, au vu de cette nouvelle donne, s’est dit prêt à négocier avec les producteurs américains.
Les autres producteurs qualifiés de « vulnérables », dont le Venezuela, qui a proposé la relance de mécanisme de fourchettes de prix de l’OPEP, en essayant de fixer un prix plancher de 70 $, savent très bien qu’un accord technique pour le soutien des prix s’avère si compliqué, notamment avec l’obstination des pays non membre de l’Opep à réduire leur offre pour réduire un excédent qui a poussé les prix à couler au-dessous de 50 $ le baril. En riposte à quoi, l’OPEP refuse de limiter seule son offre.
Maigres perspectives de réussite selon les experts
A la veille de cette réunion viennoise, certains délégués de l’Opep estiment que ce rendez-vous aura très peu de chance pour augmenter la perspective de la coopération conjointe sur les plafonds de l’offre ou de montrer beaucoup de soutien pour la proposition de prix du Venezuela à 70 dollars le baril ». D’autres analystes de la banque allemande Commerzbank, ont déclaré que « bien qu’il y ait peu de chances pour que toutes les mesures concrètes puissent réduire l’offre excédentaire, la perspective vague d’un éventuel consensus minimal devrait au moins décourager les acteurs du marché à parier sur une baisse des prix ». Si les attentes chez la plupart des observateurs de l’OPEP sont faibles, étant donné la position de l’Arabie Saoudite, l’analyste Jamie Webster du IHS (entreprise américaine d’information économique), également expert de l’OPEP, opine pourtant que « la réunion du 21 octobre, a une bonne chance d’aboutir à un accord de partage d’informations et / ou des plans qui permettront à continuer à évaluer le marché « .
Le Soudan soumet sa demande d’adhésion à l’Opep
Après l’Indonésie dont l’adhésion au cartel pétrolier a été confirmée il y a deux mois, le Soudan a soumis officiellement sa demande hier, pour devenir membre de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP). Le ministre du pétrole du pays Mohamed Zayed Awad a déclaré à cette occasion que son pays avait déjà présenté une demande et qu’ils sont en attente d’une décision « , rapporte l’agence russe Sputnik. La prochaine réunion ordinaire du cartel, désormais des 13 aura lieu le 4 décembre prochain à Vienne.