Les perspectives de l’accord Opep-non Opep sur la réduction de la production de pétrole seront examinées lundi à Saint-Pétersbourg (Russie) par les représentants des pays signataires, dans l’optique à d’éventuels réajustements dans un marché pétrolier mondial encore sous pression.
Cette tâche a été confiée au Comité ministériel conjoint de suivi des pays de l’Opep et des pays non Opep (JMMC) qui aura ainsi à analyser, lors de sa 4ème réunion à Saint-Pétersbourg, la situation du marché mondial du brut et, éventuellement, faire des recommandations pour les soumettre au prochain sommet de l’Opep prévu plus tard dans l’année.
L’Opep et onze autres pays, dont la Russie, sont engagés depuis le début de l’année dans une réduction de leur production devant durer jusqu’en mars 2018 afin de réduire l’excès d’offre qui pèse sur les cours de l’or noir. Cependant, les observateurs considèrent qu’en dépit de cet accord, des réajustements sont nécessaires pour donner plus de consistance à cette action. Le ministre russe de l’Energie, Alexander Novak, avait déclaré précédemment que la réunion de Saint-Pétersbourg pourrait envisager différentes actions liées à l’avenir de l’accord de réduction de la production. Selon lui, les décisions qui seront prises sont tributaires de la situation actuelle du marché.
« La Russie est prête à examiner toute proposition concernant la modification de certains paramètres du deal, si elles sont économiquement viables et si elles sont vraiment nécessaires », avait indiqué Alexandre Novak à la presse, lors du 22e Congrès mondial du pétrole tenu à Istanbul en début juillet.
Analyser l’offre et la demande
A Saint-Pétersbourg, il s’agira, selon les observateurs, d’analyser l’offre et la demande, tirer des conclusions et faire éventuellement des recommandations pour le prochain sommet de l’Opep. Les participants à la réunion devraient également se pencher sur le cas du Nigeria et de la Libye qui bénéficient jusque là d’un traitement d’exception en matière de quota de production.
Le Comité ministériel a été doté de pouvoirs supplémentaires, puisqu’il peut à la fois contrôler l’application de cet accord, et formuler des recommandations sur des mesures supplémentaires si nécessaire, en vue de la stabilisation des marchés pétroliers.
Pour rappel, le JMMC a été créé à la suite de la 171ème Conférence ministérielle de l’Opep tenue en novembre 2016 et de la Déclaration de coopération ultérieure faite lors de la réunion ministérielle conjointe Opep-non Opep tenue en décembre 2016 à Vienne. Le JMMC est composé de trois pays membres de l’Opep (Algérie, Koweït et Venezuela) et de deux pays non membres de l’Opep (Russie et Oman).
L’Algérie représentée par Mustapha Guitouni
Lors de la 4ème réunion du Comité ministériel conjoint de suivi des pays de l’Opep et des pays non Opep, à Saint-Pétersbourg, l’Algérie sera représentée par le ministre de l’Energie M. Mustapha Guitouni. Lors de la réunion de décembre, onze (11) producteurs de pétrole non-Opep ont coopéré avec les 13 pays membres de l’Opep dans un effort concerté en vue de rééquilibrer le marché mondial du pétrole grâce à un ajustement de la production combinée de 1,8 million de barils par jour. Les 11 pays producteurs de pétrole non Opep concernés par cet accord sont l’Azerbaïdjan, Brunei, Bahreïn, Guinée équatoriale, Kazakhstan, Malaisie, Mexique, Oman, Russie, Soudan et Sud Soudan.
C’est lors de la tenue à Alger de la 170ème réunion extraordinaire de la Conférence ministérielle de l’Opep en septembre 2016 que les pays membres de l’Opep avaient décidé d’ajuster leur production dans un intervalle de 32,5 à 33 mbj et de créer un Comité de haut niveau présidé par l’Algérie en vue d’élaborer les détails de l’accord.