L’OPEP ne devrait pas trop comprimer l’offre de pétrole pour ne pas provoquer un « choc préjudiciable » au marché, a déclaré Khaled al-Faleh le ministre saoudien de l’énergie à Istanbul où se déroule le congrès mondial de l’énergie. Le ministre saoudien envisage néanmoins la possibilité d’un prix du baril à 60 dollars avant la fin de l’année 2016.
L’Arabie saoudite dont le changement d’attitude – aussi bien à l’égard de l’Iran que sur la baisse de production – a surpris les analystes semble vouloir modérer d’avance l’ampleur de la réduction de production avant la réunion formelle de l’OPEP le 30 novembre prochain.
« Nous voyons une convergence de l’offre et de la demande. Il n’est pas impensable qu’on arrivera à (un baril) à 60 dollars d’ici la fin de l’année. Mais ce n’est pas le prix que je regarde, mais plutôt l’offre et la demande » a précisé Khaled al-Faleh, lors d’une allocution au Congrès mondial de l’Energie à Istanbul.
Tout en se disant optimiste au sujet de la conclusion d’un accord lors de la réunion de l’OPEP à Vienne, le ministre saoudien, dont le poids est déterminant au sein de l’organisation, a fixé les limites au-delà où il ne faut pas aller.
Il a souligné que l’OPEP ne doit pas « comprimer trop fort la production » afin de ne pas créer un « choc » pour le marché. « Nous allons être très responsables », a promis le ministre saoudien. dit Falih.
« Les prix ont trop baissé et cela a impacté l’investissement. Beaucoup d’entreprises et de pays sont en souffrance (…) Nous ne voulons pas donner au marché le mauvais signal. »
Khalid al-Falih a confirmé qu’il allait rencontrer son homologue russe Alexandre Novak à Istanbul. Les pays membres de l’OPEP vont mener en marge du congrès mondial de l’énergie des discussions informelles sur la mise en œuvre de l’accord sur la réduction de la production conclut à Alger. Aucune décision ne devrait être annoncée à Istanbul.
Le plan 2030 sera appliqué quel que soit le prix du baril
Des consultations «techniques » sont par ailleurs prévues dans deux semaines entre des représentants des pays de l’OPEP et les non-OPEP. L’Arabie saoudite est prête à faire à toute évolution des prix a fait valoir le ministre saoudien.
«Nous avons des plans économiques et fiscaux pour faire face des scénarios de bas prix ou des scénarios de prix modérés » a-t-il fait valoir en reconnaissant que le royaume avait preuve de complaisance durant les années fastes.
Le gouvernement saoudien, a-t-il ajouté, est déterminé à mettre en œuvre le plan vision 2030 de transformation économique annoncé par le vice-Prince héritier Mohammed ben Salmane. Ce plan sera appliqué, a-t-il indiqué, « car le royaume est prêt à s’accommoder du prix quel qu’il soit. Vision 2030 rendra l’Arabie saoudite plus forte et plus robuste ». Un plan qui, rappelle-t-on, prévoit l’introduction en Bourse d’une partie du géant pétrolier Aramco. ».