Dans une lettre adressée au président de la République, portant sur la situation socioéconomique dans le pays, la présidente de la Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA), Saïda Neghza, a mis l’accent sur la situation des opérateurs du domaine agricole.
Selon Mme Neghza, qui dit avoir soumis « plusieurs dossiers portant sur de grands projets d’investissement dans l’agriculture saharienne, et malgré toutes les correspondances aucune parcelle de terrain n’a été attribuée.», elle relève que « la majorité des chambres froides privées sont vides parce que leurs propriétaires ont peur d’aller en prison pour le motif de spéculation ».
Elle s’interroge à ce propos, comment feront ces opérateurs pour rembourser les dettes contractées auprès des banques alors qu’ils sont inactifs et comment le marché sera-t-il régulé dans ce cas ? « On vivra inévitablement une hausse vertigineuse des prix une fois la saison des récoltes terminée parce que tout le monde refuse de les stocker », a-t-elle estimé.
Pour la présidente de la CGEA, la même inquiétude est observée chez les opérateurs du secteur de l’industrie pharmaceutique, « eux qui se sont mobilisés pendant la période du COVID-19 et qui se retrouvent à présent, en proie à la bureaucratie et aux différentes inspections, à la limite du harcèlement », a-t-elle avancé.
Elle regrette sur ce point, et malgré que le président de la République a donné des instructions pour accorder des licences d’exploitation temporaires aux usines, en attendant la régularisation de leurs situations, « sur le terrain la décision la plus facile et qui est à la mode, c’est la décision de fermeture de l’usine, sans tenir compte de l’état des denrées périssables, ni des justifications de l’opérateur, dont beaucoup souffrent de toutes sortes de maladies chroniques telle que le diabète, la pression artérielle et le cœur… ».
Face à cette situation, Mme Neghza indique avoir soumis à la haute autorité la proposition de programmer une tripartite qu’elle considère comme « le cadre approprié pour étudier la situation économique du pays, lever les contraintes et faire des propositions, à travers un dialogue socio-économique franc et large, pour une croissance économique inclusive et vigoureuse. »
Dans ce contexte, la présidente de la CGEA a fait rappeler dans sa lettre que « le secteur privé est le plus grand employeur de main-d’œuvre du pays, et c’est la base de tout développement économique, les pays du monde entier œuvrent à sa promotion, même ceux qui sont catégorisés d’obédience socialiste ».