« Prescrit depuis plus de trente-neuf ans, la Dépakine est un traitement pour tous les types de crises et de syndromes épileptiques, n’induisant aucune aggravation paradoxale des crises », lit-on sur le site officiel de Sanofi-Algérie. Toutefois, il contient une molécule (valproate de sodium) néfaste pour le développement du fœtus.
Le scandale de la Dépakine refait surface en France suite au rapport émanant des autorités sanitaire françaises, faisant état de plus de 14 000 femmes enceintes exposées aux effets néfastes de ce médicament entre 2007 et 2014.
Ce chiffre est toutefois en baisse selon l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament) car la Dépakine a été explicitement déconseillé en 2006. Ce rapport, rapporté par le journal Le Monde, souligne que cette baisse a été plus marquée dans le cadre de l’épilepsie (-56%) que pour les troubles bipolaires (-18%). On souligne également que ces prescriptions ont été faite le plus souvent par des médecins généralistes que par des spécialistes.
La France a pris du retard dans la prise de mesures. « Peut-être la résistance observée en France vient-elle du fait qu’il s’agit d’un médicament produit par un laboratoire français» s’interroge Thierry Buclin, représentant du Swiss Teratogen Information Service, organisme de surveillance des effets indésirable des médicaments.
« Prescrit depuis plus de trente-neuf ans, la Dépakine est un traitement pour tous les types de crises et de syndromes épileptiques, n’induisant aucune aggravation paradoxale des crises », lit-on sur le site officiel de Sanofi-Algérie. Toutefois, il contient une molécule (valproate de sodium) néfaste pour le développement du fœtus.
Vendu en Algérie sous forme de Dépakine 200, Dépakine 500, et Dépakine Chrono ainsi que sous forme de goutes, ce médicament « ne fait l’objet d’aucune note de la part de nos fournisseurs ou de l’Ordre des Pharmaciens » selon Chiheb, gérant d’une pharmacie. Il souligne par contre qu’il est indiqué dans la notice que ce médicament est fortement déconseillé pour « la femme enceinte et celle en âge de procréer. »
En effet, il est indiqué dans la notice de ce médicament (sous ces quatre formes) que « vous ne devez pas prendre ce médicament, si vous êtes enceinte ou en âge de procréer sauf indication contraire de votre médecin. Si vous êtes en âge de procréer vous devez utiliser une contraception efficace pendant le traitement. La prise de ce médicament au cours de la grossesse est susceptible d’entrainer des malformations du fœtus, des troubles de la coagulation chez le nouveau né, des troubles de développement et des troubles autistiques chez l’enfant. « Avant d’interrompre votre contraception, prévenez votre médecin de votre désir de grossesse afin qu’il puisse éventuellement adapter votre traitement et programmer une surveillance particulière de votre grossesse. De même prévenez immédiatement votre médecin si vous découvrez que vous êtes enceinte. Dans tout les cas, vous ne devez arrêter votre traitement de vous-même sans l’accord de votre médecin.» L’allaitement est par ailleurs déconseillé pour la femme sous Dépakine.
La Tunisie et le Maroc augmentent de vigilance
Le 19 août 2016 le ministère de la Santé marocain, à travers un communiqué, a annoncé avoir « élevé le niveau de vigilance pour ce médicament. » Selon la presse marocaine, l’Ordre national des médecins, et l’Ordre des pharmaciens ont été averti à travers un communiqué.
Concernant la Tunisie des mesures ont été prises « pour restreindre la prescription de ce médicament chez la femme enceinte » a déclaré aujourd’hui Ines Fradi, responsable de la direction de la pharmacie et du médicament, sur la radio Jawhara Fm, qui a tenu à préciser que « seuls les spécialistes sont en mesure de prescrire ce médicament. »