Selon un document statistique établi par l’Institut national algérien de propriété industrielle (INAPI) dont Maghreb émergent a obtenu une copie, près de 98% des brevets déposés ces dernières années émanent de personnes n’ayant ni le statut de scientifique, ni celui de chercheur.
Ce document, pour le moins surprenant, met en évidence ce qui paraît être le génie des autodidactes algériens, au moment où les scientifiques à proprement dit, restent manifestement très peu productifs.
Selon le directeur général de l’INAPI, M. Abdelhafid Belmehdi , « le nombre de personnes déposant régulièrement des demandes de brevets et n’ayant pas le statut de scientifique est effectivement assez élevé en Algérie, mais cela a une explication ». Certains scientifiques, selon lui, « préfèrent présenter leur demandes de brevets en tant que particuliers au lieu de les présenter en tant que chercheurs au sein d’une entreprise ou d’un organisme ».
Il y a deux lectures à faire, selon M. Belmehdi concernant ce choix fait par les scientifiques algériens. « Certains chercheurs préfèrent déposer leurs demandes en tant que particuliers car ils considèrent que le dépôt de la demande au nom de l’entreprise pourrait n’avoir aucun effet sur l’évolution de leurs carrières professionnelles ».
Possibilité de vendre l’invention
Bien que la loi algérienne impose au chercheur d’inscrire son invention au nom de l’entreprise dans laquelle il travaille et qui lui donne les moyens de faire ses recherches, certains chercheurs préfèrent disposer librement de leurs inventions», ajoute le patron de l’Inapi, malgré le fait que l’entreprise est tenue de mentionner le nom de l’inventeur dans le brevet. Obtenir un brevet en tant que particulier ouvre, il faut le dire, des perspectives aux chercheurs qui peuvent commercialiser de leur invention à des multinationales.
Pour l’année 2013, 97 personnes ont obtenu des brevets auprès de l’INAPI, mais une personne seulement détient le statut de chercheur. Alger, Constantine et Boumerdes sont, dans l’ordre, les trois wilayas où le plus grand nombre de demandes de brevets ont été déposés. La mécanique, la physique et l’électronique figurent parmi les domaines où il y a le plus d’inventions en Algérie, selon l’INAPI.