Abdelmadjid Sidi Saïd est plébiscité ce dimanche à la tête de l’Union générale des travailleurs algériens à la faveur d’une motion de soutien lue au nom de congressistes à l’ouverture du 12e congrès de l’organisation qui se déroule jusqu’au mardi à l’hôtel El Aurassi. Un congrès sans enjeux où tout a été ficelé lors de pré-congrès régionaux.
Les travaux du 12e congrès de l’Union générale des travailleurs (UGTA) ont été ouverts par Tayeb Hmarnia, secrétaire national par la lecture d’une motion de soutien au secrétaire général sortant Abdelmadjid Sidi Saïd qui vient ainsi être plébiscité à la tête de l’organisation pour un nouveau mandat. Hmarnia qui a précisé d’emblée que les membres de la commission exécutive nationale (CEN) ont été déjà élus lors des pré-congrès régionaux s’est félicité de la démarche en ces termes : « C’est la première fois que les congressistes connaissent à l’avance les membres de la CEN (…) Nous confirmons ainsi le frère Abdelmadjid Sidi Saïd comme secrétaire général ». Une seconde motion, de soutien au président Bouteflika cette fois-ci, est lue au nom de l’UGTA, pour « ce qu’il a fait pour le pays ». L’organisation y a vanté l’« œuvre de l’homme qui a rétabli la paix en Algérie ».
Quand Sidi Saïd vante Bouteflika
Prenant la parole, Abdelmadjid Sidi Saïd a prononcé un discours qui fera date. Le patron inamovible de la plus importante organisation syndicale n’a fait guère mention au monde du travail et aux problèmes des travailleurs mais, met l’accent sur l’œuvre de Bouteflika. Et d’exprimer la reconnaissance de l’UGTA pour certaines des décisions de Bouteflika comme les augmentations des salaires dans la Fonction publique, le remboursement anticipé de la dette la suppression de l’article 87 Bis. Des décisions qui ont permis aux yeux de Sidi Saïd à l’Algérie d’« assoir sa souveraineté politique et économique du pays ». Le discours de Sidi Saïd a été ponctué par des extraits vidéo de discours précédents du président Bouteflika. Des interruptions que Sidi Saïd voulaient illustratives à son propos. Sidi Saïd a continué sur sa lancée à la fin des travaux de la matinée et l’ouverture solennelle du congrès. Ses déclarations à chaud, après son plébiscite, vont dans le même sens. Il a qualifié même d’ « immoral » le fait de critiquer Bouteflika et sa gouvernance. « Il a été toujours à côté du peuple, pourquoi irais-je agresser quelqu’un qui donne des fruits au peuple ? Je dis plutôt basta à l’animosité ! », a-t-il déclaré. Et de raconter une anecdote pour appuyer montrer le soutien de l’UGTA au régime politique : « En 2011, la Confédération internationale des travailleurs dont le siège est à Bruxelles avait écrit sur son site pour dire que l’Algérie était à feu et à sang et que l’UGTA qui y est affiliée ne leur avait donné aucune information. Je leur avais dit dans ma réponse que l’UGTA n’est pas « bouchekara » (mouchard, Ndlr) ».
Il convient en fin de noter que ce 12e congrès a vu la présence de beaucoup d’invités de marque, à l’image du premier ministre Abdelmalek Sellal, les ministres Amara Benyounes (Commerce) et Amar Ghoul (Transports), le conseiller à la présidence Mohamed Ali Boughazi qui a eu à lire un message du président Bouteflika, et les présidents de plusieurs organisations patronales.