Sonatrach1 : Fin des plaidoiries, les accusés tous sûrs de leur innocence, le verdict sera prononcé mardi 2 février prochain - Maghreb Emergent

Sonatrach1 : Fin des plaidoiries, les accusés tous sûrs de leur innocence, le verdict sera prononcé mardi 2 février prochain

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Dans son dernier mot avant le verdict, l’ancien Pdg de Sonatrach Mohamed Meziane clame de nouveau son innocence, rappelant son parcours de 43 ans dans le secteur des hydrocarbures, “dont 33 ans comme cadre supérieur”.

 

 

Le Tribunal criminel près de la Cour d’Alger a écouté, ce 27 janvier, la dernière plaidoirie de Me Madani Abdelhak, mandaté par l’ancien vice-Pdg de Sonatrach chargé des activités amont, Belkacem Boumediène. Il a ensuite donné la parole aux accusés, avant d’entrer en délibération pour une semaine. Le verdict sera prononcé le 2 février prochain à 14h, a annoncé le président du tribunal Mohamed Reggad. 

En déconstruisant les chefs d’inculpation de dilapidation des deniers publics, signature de contrats douteux et mauvais usage de la fonction qui pèsent sur son mandant, Me Madani Abdelhak rappelle que Belkacem Boumediène n’était que signataire, que ce n’était pas lui qui avait étudié les appels d’offres et que les membres de la commission chargée de l’ouverture des plis et du contrôle technique des offres ne sont que des témoins. « La Chambre d’accusation a fait appel aux parties civiles et leur a demandé leur constitution en l’absence de toute expertise, sous prétexte que l’Algérie n’a pas d’experts qualifiés pour conduire l’évaluation des contrats. C’est une aberration de la part de la justice ! », s’est indigné Me Madani.

Rappelant le parcours « irréprochable » de son mandant, Me Madani note que celui-ci a assumé 550 actes de gestion dans sa carrière sans la moindre faille et qu’il jouit d’une excellente réputation auprès de ses connaissances et collègues et que tous attestent de ses compétences. Ces paroles ont arraché des larmes à l’ancien responsable des activités amont.

 

Les derniers mots des accusés avant le verdict

 

Al Ismael Djaafar a été le premier accusé à prendre la parole à la clôture de ce procès marathon. Très ému, il récite des versets du Coran et dit : « Je m’en remets à dieu, c’est lui mon seul garant. » Il se réclame innocence et dit avoir confiance en la justice algérienne. Celui à qui la justice a saisi une maison à Bir Khadem, deux bureaux à Bouzeréah et Ben Aknoun, ainsi que plusieurs comptes bancaires français et algériens, affirme avoir la conscience tranquille, avoir servi le pays de son mieux et être prêt à le servir encore.

Hassani Mostafa, le chargé des activités centrales lui succède et, d’une voix tremblante dit : « J’ai accompli mon devoir, et je suis honnête et clean devant le bon dieu qui est témoin de tout ce que j’ai fait. » Chiekh Mostafa, également chargé des activités centrales, prend ensuite la parole et interpelle la conscience du jury : « On m’interdit de travailler depuis plus de six ans, et cela était désastreux pour moi et ma famille. »

Le juge Mohamed Reggad appelle ensuite Belkacem Boumediène. Ce dernier, après avoir récité quelques versets du Coran dit : « J’attends que ce tribunal soit clément. Je ne pensais jamais assister à un tel procès. Je félicite la justice algérienne pour son déroulement. Je ne demande qu’à être réhabilité. »

C’est au tour de Meziane Redha de se présenter à la barre : « Je demande mon acquittement monsieur le juge. J’ai été honnête dans tous ce que j’ai dit durant l’investigation et le procès. » La justice a saisi au premier fils de l’ancien Pdg de Sonatrach deux maisons à Dely Brahim et Ben Aknoun, ainsi qu’une voiture Q5 appartenant à sa femme et son passeport. Son frère Fawzi Meziane arrive en béquilles devant le tribunal criminel et dit : « Je n’ai aucun rapport avec ces accusations et ces contrats. Je demande mon acquittement. »

L’ancien consultant financier Moghaoui El Hachemi s’adresse une dernière fois avant le verdict au tribunal criminel : « J’ai travaillé en toute bonne volonté et bienveillance aussi bien dans le secteur privé que le secteur public et j’ai passé six ans en prison avec mon fils injustement et c’était une chose atroce. » Et son fils Moghaoui Yazid Elyas de dire : « Je suis innocent. J’ai été injustement déféré devant le tribunal. Je réclame mon innocence et ma réhabilitation. » La justice avait saisi aux Moghaoui plusieurs comptes courants et épargnes dans des banques algériennes et françaises ainsi que leurs passeports.

L’ancien vice-président de Sonatrach chargé des transports par canalisations (aval) Zenasni Ben Ameur clame lui aussi son innocence. « J’ai servi mon pays et mon entreprise avec dévouement », dit, quant à lui, Abdelazizi Abdelouahab, ancien sous-directeur des activités centrales. Le même dévouement au pays et à Sonatrach est souligné par l’ancien vice- président chargé des activités commerciales Rehal Mohamed Chaouki et Sanhadji chargé des activités centrales.

La responsable du bureau d’étude CAD Meliani Nouria, qui encourt trois ans de prison et trois millions de dinars d’amende, dit d’une voix frêle : « J’ai été touchée dans mon honneur et l’honore n’a pas de prix. J’ai été éloignée de mes enfants alors que je n’ai rien à voir avec le travail de Sonatrach, je n’étais que représentante d’un bureau de service. »

L’ancien Pdg de Sonatrach Mohamed Meziane a été la dernière personne à se présenter devant le juge Mohamed Reggad, et d’un ton très affecté il dit : « J’ai passé 43 années dans le secteur des hydrocarbures, dont 33 ans comme cadre supérieur. Je n’ai jamais trahi mon pays ni trahi Sonatrach. Je n’ai même pas commis d’infraction. Je demande ma réhabilitation. »

Massimo Galipoli, qui représentait Saipem Contracting Algérie, dit que son entreprise a confiance en la justice algérienne et qu’en son nom, il réclame son acquittement. Le représentant de Contel Funkwerk demande la relaxe de son entreprise qui encourt, à l’instar des trois autres, le paiement de cinq millions de da d’amende. Les comptes bancaires de cette entreprise à Natixis et BNP Paris Bas ont été saisis, et l’entreprise a des dettes vis-à-vis d’autres associés, dit le représentant de l’entreprise Contel Algérie, qui comme Funkwerk Palletac demande au tribunal leur acquittement.  

La séance a été levée vers 13 :40. Les délibérations dureront une semaine. Le verdict sera prononcé mardi 2 février à 14h.

 

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