Les services de la gendarmerie nationale et la direction du Commerce de la wilaya de Oum El Bouaghi ont mis la main, vendredi, sur un drôle de butin, dans la commune de Ain M’lila.
En effet une quantité équivalente à 1200 tonnes de pomme de terre a été découverte dans un hangar comprenant plusieurs chambres froides, dans lesquels étaient superposés des centaines de cageots remplis du « précieux » tubercule, ont montré des images recueillies sur place par la radio régional de Oum El Bouaghi.
Selon la même source, la valeur de la marchandise découverte a été estimé à plus de 10,8 milliards de centimes, au prix de gros. celle-ci serait destinée à être revendu en détail à des tarifs surévalués, en période de crise.
Et à l’heure où le débat sur les prix de la pomme de terre qui repartent à la hausse et se maintiennent au-delà de la barre des 100 DA, vient une nouvelle fois occuper l’espace publique et médiatique, les pratiques de spéculations auxquelles s’adonnent quelques pseudo-commerçants vénaux et sans scrupules, participent d’un sentiment de perte de contrôle chez les autorités compétentes, notamment au sein de la tutelle en charge du secteur.
Cette filière qui est sujette, chaque année ou presque, au même phonème inflationniste pour diverses raisons, souffre entre autres d’un manque flagrant de traçabilité au niveau des circuits commerciaux, notamment en amont. Récemment, le ministère du Commerce avait promis de mener des inspections sur les intermédiaires et les lieux de stockage de la pomme de terre. « Le stockage illicite s’est fait sous terre », avait alors dévoilé Sami Kolli, directeur de la régulation et de l’organisation des marchés au ministère du Commerce.
« Certains producteurs et intermédiaires indélicats ont joué sur une nouvelle pratique : laisser la pomme de terre… sous terre. C’était par exemple le cas dans la wilaya de Mostaganem, de laquelle, quotidiennement, il ne sortait que dix camions de pomme de terre. » C’est cette anomalie qui a alerté les services du Commerce. « Après notre intervention sur place, en compagnie des services de sécurité, des centaines de camions ont pu se remplir et se diriger vers les marchés de gros », relatait Sami Kolli au mois de mai dernier.