Sur l’économie, Benflis tacle Bouteflika avec des emprunts aux think-tanks algériens - Maghreb Emergent

Sur l’économie, Benflis tacle Bouteflika avec des emprunts aux think-tanks algériens

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Le 4ème mandat a plombé les débats mais que disent les programmes sur l’économie ? Continuité pour celui de Bouteflika qui se crédite d’une politique qui a donné une « stabilité » au pays. Benflis en dresse un bilan sévère avec des solutions largement inspirées des constats faits des think-tanks nationaux.

 

  Bouteflika, jusqu’au bout du modèle rentier

 Pour l’équipe du candidat-Président « seule la poursuite des programmes et de la politique de Bouteflika permettra de préserver les réalisations acquises et par la même de garantir un meilleur avenir au pays ». On y expose une conviction que les choix économiques effectués par les pouvoirs publics sont les bons mais qu’ils restent encore insuffisamment relayés par les rouages de l’administration et par les opérateurs économiques. D’où l’insistance sur le dialogue social qui inclut les opérateurs économiques, les appels à la mobilisation contre la bureaucratie et la dénonciation récurrente du « fléau de la corruption ». En termes d’annonce, on affirme que les « programmes lancés pour relever les défis du développement à travers la diversification des capacités productives de notre pays et la création d’emplois dans le cadre d’une stratégie de développement durable, inclusif et équitable seront intensifiés ». Un plan 2015- -2019 est déjà en cours d’élaboration et sera center sur les moyens de « pérenniser les acquis des plans précédents en assurant la maîtrise de la maintenance et de la gestion des infrastructures déjà réceptionnées ». Il propose en outre de réaliser « un saut qualitatif dans l’aménagement du territoire à travers la réalisation de l’autoroute des Hauts-Plateaux, des liaisons ferroviaires dans le sud, de transferts d’eau pour une meilleure répartition de la ressource entre les régions, et le développement du transport aérien ».Sans oublier non plus pour faire bonne mesure  de « résoudre définitivement la question du logement » ni d’ « accélérer l’investissement dans l’agriculture, l’industrie, le tourisme et l’artisanat ».

 Benflis pour une sortie graduelle du modèle rentier

 Le Projet économique présenté par Ali Benflis se présente comme une « Stratégie Nationale de Développement » avec une ambition d’engager un processus de « renouveau économique de la Nation et d’inscrire l’économie nationale dans une perspective durable de développement et de sortie de la rente ».  On y relève «l’incertitude qui plane sur nos recettes futures d’hydrocarbures, la production n’ayant fait que baisser depuis plus de six années, ainsi que le niveau des dépenses de l’Etat qui a augmenté de manière spectaculaire, accompagné par la croissance vertigineuse des importations et de la consommation interne d’énergie ». Il dénonce l’ « illusion » entretenue par le camp adverse que « notre sous-sol continuera à fournir sans limites les ressources dont nous avons besoin ». « L’heure n’est pas aux solutions de facilité consistant à retarder une fois de plus cette échéance de la diversification en rendant la tâche encore plus difficile aux générations futures pour lesquelles il risque d’être, alors, trop tard ». La vision prônée par le programme Benflis d’une économie diversifiée portée par un « Etat stratège, régulateur, ouvert et pragmatique » ressemble comme une sœur aux propositions récentes d’un certain nombre d’experts indépendants ou du groupe Nabni. Le programme du candidat-Président reste dans une stratégie de dépenses et d’investissements tous azimuts, celui d’Ali Benflis entend «engager une grande réforme fiscale et budgétaire » dans le but de «ramener la part de la fiscalité pétrolière à 50% du budget de l’Etat d’ici 2019 ». Les dépenses de fonctionnement « seront stabilisées et leur part dans le PIB réduites. Les transferts sociaux seront davantage ciblés sur les ménages les plus nécessiteux ».  La programmation budgétaire doit être inscrite dans un cadre pluriannuel de moyen-terme en imposant une plus grande discipline budgétaire à l’Etat pour être moins dépendant du niveau des recettes pétrolières. » Le Fonds de Régulation des Recettes (FRR) « doit retrouver sa fonction initiale » et le budget doit être établi « sur la base d’un prix du baril correspondant aux prévisions des marchés internationaux en se rapprochant de l’introduction d’une règle d’or budgétaire ».

 A l’écoute des économistes

 Le programme de Benflis manifeste la même ouverture vis-à-vis de beaucoup de propositions formulées dans le débat économique interne au cours des dernières années. On y retrouve ainsi la proposition de création d’un « Fonds Souverain International » (FSI) qui sera alimenté par une partie des recettes d’exportation de la Sonatrach. La majorité des actifs du FSI sera investie dans les marchés financiers internationaux et des obligations d’Etat, selon les normes de risques des meilleurs fonds souverains existants ». La règle du 51/49% sera abrogée dans les secteurs où elle n’a « aucune justification économique : industrie manufacturière, transformation agroalimentaire, tourisme, hôtellerie, chimie et certains secteurs de services à haute valeur ajoutée. La limitation de la part du capital étranger sera cependant maintenue dans les « secteurs stratégiques ». Dans la même veine, Benflis entend également « réformer le règlement de la Banque d’Algérie régissant la circulation des capitaux afin de permettre, dans un cadre défini et des critères clairs et transparents, les prises de participation d’entreprises algériennes dans des entreprises étrangères ».

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