Lors de son passage ce lundi 09 mai, sur les ondes de la Radio nationale, Ouglaouane Mourad, coordinateur principal à l’Agence nationale des barrages et des transferts (ANBT), a révélé que le taux de remplissage des barrages au niveau national a dépassé les 44,52%.
Cette légère amélioration est due aux dernières précipitations qui ont permis une augmentation de plus de 6,5% en une quarantaine de jours, selon le même responsable.
Dans le détail, le coordinateur principal de l’ANBT indique que dans les régions de l’ouest du pays, les barrages ont atteint 26%, celles du centre 24%, et celles de l’est 61%. Des taux jugés par l’invité de la Radio nationale comme étant « moyennement acceptables » comparativement au début de l’année.
Ces chiffres sont, quasi-semblables à ceux avancés l’an dernier par l’ANBT. Le même responsable a fait état d’opérations de dévasement des barrages, compte tenu du fait qu’un taux important d’envasement, estimé à 13%, réduit les capacités de stockage des barrages algériens d’environ 1170 millions de m3.
« Ce phénomène est dû principalement aux changements climatiques caractérisés par la survenance de facteurs extrêmes, notamment des températures élevées et des intempéries intenses qui provoquent l’érosion des sols. Cet envasement, selon des estimations prévisionnelles de l’ANBT, atteindrait, en 2025, un volume de 1400 millions m3 pour les seuls barrages existants, soit 18,05 % de la capacité globale d’emmagasinement d’eau », révélait, il y a quelques mois, une dépêche de l’agence officielle. C’est donc une quatrième année de faible pluviométrie que connaît l’Algérie.
Qu’en est-il des forages ?
Le ministre des ressources en eau avait, en mars dernier, annoncé face aux députés, la réalisation d’un grand nombre de forages pour éviter une crise de la soif.
Le ministre avait ainsi indiqué la réalisation de 700 forages, dont 320 ont déjà été mis en service. Révélant, par la même occasion l’existence de 1200 autres forages « relevant d’autres institutions, dont 577 ont été mis en service. Ces forages devaient donc atténuer le stress hydrique qui frappe l’Algérie depuis quelques années déjà.
Mais à peine après ces déclarations, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune en a décidé autrement. Moins d’une semaine après les annonces du ministre des ressources en eau, le conseil des ministres avait ordonné, sous la présidence du chef de l’Etat, l’« arrêt, avec effet immédiat, de tous les forages , afin de « préserver les ressources souterraines ».
Lors de cette même réunion du conseil des ministres, tenue le 27 mars 2022, le président de la République a donné des instructions pour « rationner » la consommation des eaux des barrages et équilibrer l’approvisionnement entre les différentes wilayas.
Yamina Baïr