La cession des parts de Veon dans Djezzy au FNI attend toujours la valorisation des actions par une banque d’affaire. Un opérateur chinois de téléphonie mobile a déposé une offre de rachat des parts du russe Veon dans l’opérateur algérien Djezzy à l’ambassade d’Algérie à Pékin, et en a adressé une copie aux services du premier ministre à Alger.
Une source informée dans le management des opérations de téléphonie en Europe affirme pour Maghreb Emergent, que les Indiens ont laissé filtré cette information il y’a une semaine, dans un cercle restreint de décideurs en marge des préparatifs du MWC de Barcelone (Premier salon mondial de la téléphonie) qui s’ouvre le 03 mars prochain. Aucune indication n’a filtré sur le montant de l’offre de l’opérateur chinois adressée à l’Etat Algérien détenteur via le Fonds National d’investissement (FNI) de 51% du capital de Djezzy depuis 2014.
Le FNI est tenu, selon une clause contractuelle de racheter les parts de l’actionnaire Veon (45 ,76%) en cas de sortie de ce dernier. Celle ci a été annoncé en juillet dernier et butte toujours sur la valeur de l’entreprise et donc, sur le prix de la transaction. Les deux offres de vente (Veon) et d’achat (FNI) se sont avérées très éloignées au début de l’automne. Les deux parties ont recouru à une banque d’affaires pour fixer un prix de cession non contestable.
L’entrée en lice d’une offre tierce pour reprendre les parts de Veon, espérée et attendue par l’ensemble des acteurs, peut changer la donne. Elle pourrait surtout permettre à l’Etat algérien de ne pas débourser un montant important en devises pour nationaliser un acteur privé qui était le fleuron des IDE au début des années 2000.
Un accord triangulaire ?
Le FNI avait dû débourser 2,6 milliards de dollars pour acquérir 51% du capital d’Orascom auprès de son repreneur russe Vimpelcom, aujourd’hui Veon. SI l’offre de l’opérateur chinois s’avère concurrentiel, il faudrait, selon la source de Maghreb Emergent, envisagé un montage à trois qui permette aux actions de Veon de transiter par le FNI, puis d’être reprises par le nouveau entrant sans que l’Algérie ne soit obligée de débourser le montant de la transaction. La banque d’affaire dont l’identité a été tenue secrète n’a toujours pas rendu son verdict sur la valeur de Djezzy en 2022.
Leader de la téléphonie en Algérie durant prés de dix ans Djezzy a beaucoup souffert depuis 2011 de la guerre que lui a déclaré l’Etat algérien, suite au changement de propriétaire cette année là, la famille Sawiris ayant cédé l’ensemble de leur business Télécom au russe Vimpelcom.
Samy Injar