Rachid Nekkaz, l’ex-candidat à l’élection présidentielle, est resté bloqué toute l’après-midi dans un hall d’immeuble du quartier de Bab El Oued à Alger, où il devait tenir un « rendez-vous populaire ». La police ne l’a pas laissé sortir voulant à tout prix éviter tout attroupement.
Une grande tension pèse ce samedi après-midi sur le quartier d’El Kettani à Bab El Oued (Alger), où doit se tenir en fin de journée un meeting de Abdelmalek Sellal, directeur de campagne du candidait-président Abdelaziz Bouteflika.
L’ex-candidat à l’élection présidentielle, Rachid Nekkaz, avait prévu d’organiser un « rendez-vous populaire » avec les gens du quartier de Bab El Oued, sur la place El Kettani, non loin de la salle Atlas, lieu du meeting des partisans de M. Bouteflika.
Contrairement à ce que cela a été le cas lors de sa conférence de presse improvisée il y a trois semaines sur les marches de la Grande Poste, il a été cette fois-ci vigoureusement isolé par les forces de sécurité, après son déjeuner dans une pizzeria du quartier, et contraint d’attendre pendant des heures dans un hall immeuble.
Au moment de la rédaction de ces lignes, vers 16 heures, Rachid Nekkaz était toujours bloqué par un cordon sécuritaire dans la cage d’entrée d’un des immeubles faisant face à la salle Atlas. Il a refusé d’effectuer sa « tournée » en voiture comme le lui ont conseillé les forces de police et réclamé de pouvoir rencontrer les habitants et commerçants de Bab el Oued à pied, comme il l’avait prévu.
Pendant ce temps, les policiers se sont déployés dans les abords pour disperser à plusieurs reprises des attroupements de badauds. Ils ont dû faire face à des cris « Barakat » scandés, dans le périmètre de la salle, par des jeunes du quartier hostiles au 4e mandat d’ Abdelaziz Bouteflika. Particulièrement nerveux, sans doute à cause de l’arrivée annoncée d’Abdelmalek Sellal à la salle Atlas, les policiers ont immédiatement interpellé les « perturbateurs » qu’ils ont embarqué à bord de leur véhicule.
Autre élément ajoutant à la forte tension, les nouvelles sur le meeting annulé d’Abdelmalek Sellal dans la matinée à Béjaïa. Des manifestants de la ville ont assiégé la maison de la culture où devrait se tenir le meeting. Les forces de sécurité redoutent un scénario similaire à Bab El Oued. Le directeur de campagne d’Abdelaziz Bouteflika a pris du retard pour quitter Béjaia pour Alger, la route de l’aéroport ayant été coupé par d’autres manifestants.
Dans la salle Atlas, les partisans du président-candidat venus de tout le pays, sauf d’Alger, commencent à s’impatienter malgré la musique et les lumières censées les divertir.