La Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED) prévoit une stagnation de la croissance du transport maritime durant l’année 2022, après un important rebond de l’activité en 2021.
En effet, selon une étude sur les transports maritimes en 2022, la CNUCED prévoit que « le commerce maritime connaîtra une croissance plus modérée de 1,4 % en 2022, puis de 2,1 % par an en moyenne sur la période 2023-2027 », or qu’en 2021, il a « rebondi avec un taux de croissance estimé à 3,2 % et un volume total de marchandises de 11 milliards de tonnes.
L’étude souligne que le commerce maritime est resté légèrement en deçà des niveaux pré-COVID-19,
« non seulement parce que la pandémie continuait de sévir, mais aussi en raison d’un manque critique de capacités du côté de l’offre et d’une paralysie sans précédent du secteur de la logistique sur fond de forte hausse de la demande », explique le CNUCED.
Un rebond en 2021 boosté par la demande sur l’énergie
Alors que l’activité économique, la demande sur les matières premières et la consommation des produits finis se sont effrénés en 2020, en raison des restrictions et des confinements instaurés pour limiter la propagation de la Covid-19, en 2021, la reprise a été trop forte et la demande, surtout sur l’énergie et les matières premières se sont explosés.
Selon l’étude de la CNUCED sur le transport maritime, la croissance du secteur, en 2021, est « principalement due à l’augmentation de la demande de fret conteneurisé. Le volume du commerce maritime de gaz et de vrac sec a également progressé, tandis que celui du commerce de pétrole brut a diminué ».
« Cette décélération prévue est la conséquence non seulement des mesures de confinement liées
à la pandémie, mais aussi d’une conjoncture macroéconomique très défavorable et du ralentissement de l’économie chinoise.
En outre, les consommateurs dépensent moins du fait de la montée de l’inflation et du coût de la vie, et la part des biens dans leurs dépenses diminue au profit de celle des services », explique l’étude du CNUCED.
L’inflation et la guerre en Ukraine
L’autre facteur, évoqué par l’étude du CNUCED sur le commerce maritime mondial, est l’incertitude qui plane sur la croissance économique mondiale et l’inflation qui touche tous les pays.
Selon le CNUCED, partout dans le monde, l’inflation et le coût de la vie augmentent. En Chine, premier pays exportateur, la politique « zéro COVID » a entraîné la fermeture d’usines et perturbé l’activité manufacturière (…) en Ukraine, important exportateur de denrées alimentaires, les ports de la mer Noire ont été fermés pendant un temps à la suite du déclenchement de la guerre (…), indique l’étude.
Des mouvements revendicatifs et des grèves de travailleurs dans des ports internationaux, notamment en Afrique du Sud, en Allemagne, en République de Corée et au Royaume-Uni, pèsent également sur le transport maritime (…). Aussi, « plusieurs phénomènes
météorologiques extrêmes, tels que des inondations, des ouragans et des vagues de chaleur en Australie, au Brésil, au Pakistan, en Afrique de l’Est, en Europe et aux États-Unis, entravent les activités », souligne l’étude.