L’instabilité des ministres à la tête des départements ministériels, entrave l’avancement des projets d’investissement. Les entreprises étrangères implantées en Algérie, se plaignent du changement fréquent des ministres, en charge de traitement des accords et des contrats.
C’est le cas du groupe chinois, CCECC, présent en Algérie depuis 1985, qui a réalisé plusieurs projets d’investissements dans différents domaines économiques, et compte lancer plusieurs autres. Selon son directeur Business Développement, M. He Jian, la société chinoise s’est lancée en association avec l’entreprise publique SNTF, pour un projet de production locale de wagons ferroviaires de transport de marchandises, destinés essentiellement au minerais.
« Il y a eu des discussions intéressantes entre les trois parties, le fabriquant chinois, la CCECC et la SNTF, et le protocole d’accord a été validé, mais on attend l’accord du gouvernement », a révélé le responsable chinois à Maghreb Emergent, en marge d’une conférence de presse organisée mardi dernier à la Safex. Le même responsable a ajouté que « le changement fréquent du ministre des Transports ça a fait beaucoup traîné le projet ».
« C’est trop pour nous ces changements de ministres », a martelé le responsable chinois, avant d’ajouter ; « Nous, nous voulons réaliser des investissements en Algérie, mais ce n’est pas possible. Normalement en tant que projet d’investissement, il faudrait accélérer les choses ».
Le changement de trop !
Pour M. He Jian, l’Algérie regorge de potentiels. « Nous sommes implanté en Algérie depuis très longtemps et nous connaissant les potentiels du pays, c’est pour ça que nous comptons investir pour le long terme », a-t-il souligné en ajoutant que l’objectif de son entreprise est de « transmettre son savoir-faire et proposer ses solutions et son assistance ».
Rappelons que le 09 septembre dernier, Kamal Beldjoud a pris ses nouvelles fonctions à la tête du ministère des Transports en remplacement de Abdellah Moundji, nommé Secrétaire général de la Présidence de la République.
Au mois de mars de la même année, le président Tebboune avait nommé Abdallah Moundji, ministre des Transports, deux semaines après le limogeage de son prédécesseur, Aïssa Bekkaï. Le limogeage de ce dernier, a été annoncé par le biais d’un communiqué laconique de la présidence de la République diffusé sur les réseaux sociaux.
Selon la présidence de la République, le limogeage de Bekkaï serait “pour avoir commis une faute grave lors de l’accomplissement de ses missions”. Aucun autre détail n’a été fourni par les autorités.
La série des limogeages des ministres des Transportes avait commencé bien avant 2022. En janvier 2021, Tebboune, avait mis fin aux fonctions du ministre des Transports de l’époque, Lazhar Hani. Le P-DG d’Air Algérie et le responsable du catering au sein de la même compagnie ont été également relevés de leurs fonctions. Le ministre des Travaux Publics de l’époque, Farouk Chiali, a été chargé de l’intérim du ministère des Transports.