Le juge près le tribunal correctionnel de Béjaïa a reporté le procès du professeur en microbiologie Kamel Aissat au 24 décembre. L’universitaire a, par ailleurs, été informé par la gendarmerie et le procureur de la levée de son interdiction de quitter le territoire national (ITSN), dont il fait l’objet depuis juillet dernier.
Kamel Aissat est poursuivi pour « publications pouvant porter atteinte à l’unité nationale et à l’intérêt national » sur la base de l’article 196 bis du code pénal. Un chef d’inculpation qui prévoit une peine d’emprisonnement allant jusqu’à trois ans de prison. Mais en réalité, il s’agit de son engagement citoyen et intellectuel contre le projet d’exploitation de la mine de plomb et de zinc d’Oued Amizour, à Tala Hamza dans la wilaya de Béjaïa. Un projet qui est également rejeté par la population et les associations écologiques de la région pour ses effets désastreux sur l’environnement et la santé humaine.
Son procès, qui devait se tenir aujourd’hui, a été marqué par une présence importante de la société civile.
« Plus d’une centaine de personnes, issues du mouvement associatif, du mouvement syndical, des représentants des villageois, des militantEs politiques, etc., ont tenu à témoigner par leur présence leur solidarité indéfectible avec le Pr. Kamel Aissat », a-t-il indiqué dans un communiqué.
L’universitaire a également remercié « les multiples expressions de solidarité nationale et internationale exprimées à son égard ». En effet, dans une tribune, publiée le 12 août dernier, une centaine d’intellectuels, d’experts, de journalistes et de militants de partout dans le monde ont exprimé leur solidarité avec le Pr Kamel Aissat et dénoncé « la répression criminalisant l’alerte citoyenne écologique ».