Le procès dans l’affaire de l’agence « Interface Medias », qui édite les deux journaux en ligne, Radio M et Maghreb Emergent, ainsi que la Web Radio « Radio M », s’est ouvert ce dimanche 10 décembre, au tribunal de Sidi M’hemed à Alger.
L’agence, co-fondée et dirigée par le journaliste, Ihsane El Kadi, en détention arbitraire, depuis décembre 2022, a été mise sous scellés et perquisitionné le 24 décembre 2022 par des agents de Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) relevant de la présidence de la république.
Selon les avocats de la défense de l’agence Interface Média, la décision du juge du tribunal de Sidi M’hemed sera rendue le 24 décembre prochain. Quelle coïncidence ! Le 24 décembre, l’agence, qui emploie une trentaine de salariées, entre techniciens, administrateurs et journalistes, bouclera une année exacte depuis la fermeture de ses locaux par la DGSI.
« Toute la procédure entachée de nullité »
Contacté par Radio M à l’issue des débats, Me Said Zahi a fait valoir que lors de sa plaidoirie, il a mis en avant le fait que « les poursuites ont été engagées à l’encontre de M. Ihsane El Kadi en sa qualité de personne physique dirigeante, et non contre la personne morale éditrice Interface Médias ». Il estime par conséquent que « toute la procédure est entachée de nullité » au regard du principe cardinal de personnalité des peines et du droit à un procès équitable garanti par l’article premier du Code de procédure pénale.
« La décision attaquée a confondu, à tort, la responsabilité pénale personnelle du directeur de publication avec celle de la société éditrice », a analysé Me Zahi.
Pour rappel, le directeur d’Interface Média (Radio M et Maghreb Émergent), Ihsane El Kadi a été condamné, le 18 juin 2023, en appel à sept ans de prison, dont cinq ans fermes par la Cour d’Alger, bien que le dossier d’accusation était dénudé de preuves et la remise en cause de toutes les charges portées contre lui par le collectif d’avocats chargé de sa défense.
Le 12 octobre dernier, la Cour suprême a rejeté les pourvois en cassation, présentés par la défense du journaliste, Ihsane El Kadi, dans les dossiers relatifs à sa condamnation à six mois de prison ferme, sur la base d’une accusation portée par l’ancien ministre de la communication, Ammar Belhimer, et la condamnation à sept ans de prison, dont cinq ans fermes dans l’affaire liée au “financement étranger”.