Tripoli toujours en proie aux violences, l’Espagne propose d’abriter une réunion sur la Libye en septembre - Maghreb Emergent

Tripoli toujours en proie aux violences, l’Espagne propose d’abriter une réunion sur la Libye en septembre

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Des avions de guerre non identifiés ont survolé ce lundi la capitale libyenne Tripoli à l’aube alors que retentissaient des explosions, ont indiqué des habitants. Selon une chaîne de télévision libyenne, les avions ont visé des secteurs de la capitale où les milices s’affrontent depuis plus d’un mois.

 

 

Les habitants de Tripoli ont dit avoir entendu plusieurs explosions mais n’ont pas pu en donner l’origine. Ensuite, le calme est revenu. Les combats entre les milices de la ville de Misrata et celles de Zentane ont repris dimanche à Tripoli après trois jours de calme, illustration du chaos auquel est en proie la Libye depuis la chute de Mouammar Kadhafi il y a trois ans. Pourtant les ex-rebelles de Misrata et Zentane ont combattu autrefois côte-à-côte pour renverser le dictateur. Mais trois ans plus tard, ils refusent toujours de déposer les armes et leur rivalité s’est transformée en lutte acharnée pour la domination de la Libye de l’après-Kadhafi.

Tout en condamnant la grave escalade d’affrontements entre les milices rivales à Tripoli, la Mission des Nations unies en Libye (MANUL) a déclaré dans un communiqué “profondément regretter qu’il n’y ait eu aucune réponse aux appels internationaux et à ses efforts en faveur d’un cessez-le-feu immédiat”. A cette occasion, la mission onusienne a renouvelé son appel à l’adresse de toutes les parties prenantes à arrêter les combats dans le cadre des efforts visant à mettre fin à l’effusion de sang, à éviter de nouvelles pertes et à accélérer la lutte contre la crise actuelle à laquelle fait face le pays. Les affrontements entre les milices rivales ont connu une escalade vendredi et samedi à Tripoli où des quartiers résidentiels et des installations civiles ont été attaqués par les tirs de roquettes et de mitrailleuses, selon des témoins oculaires.

Le nouvel envoyé spécial de l’Onu Bernardino Leon, qui doit officiellement prendre ses fonctions le 1er septembre, a annoncé qu’il espérait obtenir une fin des affrontements et qu’il pourrait se rendre à Tripoli dès la semaine prochaine. Notons que l’’essentiel des combats se déroulent autour de l’aéroport de Tripoli dont les brigades de Zentane ont pris le contrôle depuis leur arrivée dans la capitale lors de la guerre civile de 2011.

L’Espagne veut une réunion autour de la Libye en septembre

Alors que la situation ne prête guère à l’optimisme, l’Espagne par la voix de son ministre des Affaires étrangères, José Manuel Garcia-Margallo, a proposé de convoquer une réunion autour de la Libye le 17 septembre à Madrid regroupant les pays des deux rives de la Méditerranée, ont rapporté des médias libyens. “L’Espagne convoquera le 17 septembre à Madrid  une réunion autour de la Libye”, a indiqué Garcia-Margallo à l’issue de la réunion des ministres des Affaires étrangères des pays de l’Union européenne (UE) à Bruxelles, ajoutant que cette rencontre sera axée sur le conflit libyen et ses impacts sur les autres pays de la région méditerranéenne.

Le chef de la diplomatie espagnole a souligné que la situation en Libye constituait désormais une affaire très préoccupante pour la stabilité de la région et de l’Europe notamment aux frontières sud du Vieux continent en cas d’effondrement de la situation en Libye pouvant la transformer en un autre Afghanistan. Les 28 pays de l’UE ont, rappelle-t-on, discuté au cours de leur rencontre du conflit en Libye et demandé un cessez-le-feu et la reprise du processus politique dans le pays. Il faut préciser qu’une réunion similaire a été abritée par la Tunisie, voisine de la Libye, les 13 et 14 juillet 2014 à Hammamet, avec la participation des ministres des affaires étrangères (MAE) des pays voisins de la Libye (Tunisie, Algérie, Egypte, Soudan, Tchad et Niger), et en présence des représentants de la Ligue des Etats arabes et de l’Union africaine. À l’issue de cette réunion, les États voisins de la Libye ont appelé à l’instauration d’un dialogue national. Ils ont également annoncé la mise en place de commissions sécuritaire et politique pour tenter d’aider le pays à sortir de l’anarchie.

 Appel à une intervention internationale : les journaux libyens  en parlent

Les journaux libyens de cette semaine se sont focalisés sur la décision du nouveau Parlement libyen de faire appel à une intervention internationale pour protéger les civils et les institutions de l’Etat contre les affrontements entre milices rivales à Tripoli et à Benghazi qui ont refusé d’obtempérer à l’exigence d’un cessez-le-feu décrété par la nouvelle institution législative. Le journal Qurayna a rapporté que la décision du nouveau Parlement de faire appel à une intervention internationale en Libye a été motivée par l’entêtement des milices armées en confrontation à Tripoli qui refuse d’observer le cessez-le-feu décidé par les députés dont l’installation à Tobrouk (Est) a été contestée par une partie du Parlement, notamment ceux qui sont d’obédience islamiste. Le quotidien paraissant à Benghazi a également rappelé les diverses initiatives entreprises tant au niveau local qu’international pour demander aux belligérants à mettre fin aux combats qui ont pris en otage les civils détruisant leurs maisons, semant la peur et la mort, ainsi que transformant leur vie en une épreuve d’endurance en raison des multiples pénuries auxquelles ils font face.

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