Selon cet article du Huffington Post Algérie, ces options sont les suivantes: l’envoi de troupes appuyés par des moyens aériens, des opérations « qualitatives » ciblées des forces spéciales et, enfin, un soutien en armes et en renseignements aux forces régulières libyennes, ainsi qu’aux alliés parmi les populations toubous et touarègues.
Des Etats occidentaux exercent de fortes pressions pour une intervention de l’Algérie en Libye pour faire face à la montée des groupes salafistes djihadistes, une option à laquelle s’oppose vigoureusement le président Abdelaziz Bouteflika, rapporte mercredi le journal El Khabar en citant une « source informée ».
Les autorités algériennes ont, pour rappel, démenti toute intervention en Libye après la publication d’un article du journal El Watan faisant état d’une opération d’envergure en Libye. La rédaction du journal a maintenu sa version dans une déclaration au Huffington Post Maghreb.
Dans une déclaration au journal Le Monde, Akram Kharief, l’auteur de l’article qui tient également le blog Secret Difa3, a maintenu sa version. Il a précisé toutefois que selon ses informations, les opérations ne sont pas allées en profondeur du territoire libyen et se sont limitées à une zone de 100 à 120 km sur le territoire libyen « pour occuper les points d’eau et logistiques et couper ainsi la route à des groupes armés ».
Il a indiqué également qu’à sa connaissance l’opération de l’armée algérienne n’a pas donné lieu à une confrontation armée mais que c’est » bien la première fois qu’une force d’une telle envergure est déployée à l’étranger ».
Des rapports de services occidentaux trop « alarmistes »
Selon la source citée par El Khabar, l’Algérie aurait été avertie par des Etats Occidentaux que si elle tardait à intervenir militairement, des gisements pétroliers et gaziers dans le sud-ouest libyen passeraient sous la coupe des groupes salafistes djihadistes.
Selon des services de renseignements occidentaux, Aqmi et les Mourabitoune de Mokhtar Belaouer pourraient vouloir, créer à l’image de ce qui se passe en Irak et en Syrie, une entité islamiste qui comprendrait l’ouest de la Libye et d’autres parties du grand Sahara.
Ces rapports occidentaux, particulièrement alarmistes, affirment que le sud de la Libye, de la frontière égyptienne à celle de l’Algérie est hors de contrôle du gouvernement central et fait peser une menace pour la sécurité de la région maghrébo-sahélienne.
Le président Bouteflika, affirme la source, très sceptique sur la crédibilité des rapports occidentaux a demandé aux services de sécurité extérieur du Département Renseignement et Sécurité (DRS), à la Direction de la sécurité de l’armée (DSA) et au service central de lutte anti-terrorisme de les évaluer et de fournir un rapport sur la situation réelle sur la frontière sud-est du pays.
Le veto de Bouteflika
Le président Bouteflika et le Haut-Conseil de la sécurité nationale devraient trancher sur les options à prendre s’agissant des menaces venant de la Libye voisine. Trois options seraient sur la table pour répondre à trois situations possibles.
La première, « qui est exclue pour le moment », est une intervention militaire via l’envoi de troupes ou des raids aériens contre des bases de groupes terroristes en Libye. Une telle décision ne sera prise que dans une seule situation : la disponibilité d’informations précises sur une attaque terroriste ciblant l’Algérie.
La seconde option consisterait à mener des opérations « qualitatives » avec des petits groupes des forces spéciales sous formes d’opérations commandos en cas d’informations précises sur la présence de chefs de groupes terroristes dans des lieux déterminés.
La troisième option, celle qui « convient le mieux à l’Algérie » est de soutenir en armes et en renseignements des alliés locaux parmi les Toubous, les Touaregs et les forces régulières relevant du gouvernement légitime.
Selon la même source, l’Algérie n’a toujours pas décidé d’intervenir en Libye. Une telle décision pourrait ne jamais être prise, affirme-t-elle, en raison de l’opposition du président Bouteflika à l’envoi de troupes à l’étranger, de l’absence d’objectif militaire à traiter ou de position à prendre. Et ce serait le cas dans l’ouest libyen, une région désertique, où les groupes terroristes évitent de s’installer sur des positions découvertes. Des responsables politiques et militaires s’opposeraient également à l’envoi de troupes en Libye.
Selon la source citée par El Khabar, les rapports des principaux services de sécurité algériens en charge du suivi de la situation au sud-ouest libyen sont contradictoires avec ceux des services occidentaux qui sont « très exagérés ». Mais les forces algériens sont, affirme-t-il, en mesure dans tous les cas de figure de « mener à tout moment des opérations offensives ou défensives ».