Un marocain, membre présumé du groupe terroriste qui sévit sur le mont Chaambi, près de la frontière avec l’Algérie, a été arrêté rapporte vendredi le journal tunisien Al-Sabah. Il tentait de fuir vers l’Algérie.
Pour le journal tunisien, cette arrestation confirme que le froid et les chutes de neige sur les hauteurs du mont Chaambi sont en train de transformer la vie du « reste des terroristes » installés dans le mont Chaambi en enfer. Les habitants de la localité frontalière de Boudarias ont découvert un étranger qui tentait de s’infiltrer à partir des hauteurs de l’ouest du mont Chaambi vers le territoire algérien. Le terroriste, écrit Al-Sabah, était « affamé », dans « un état d’extrême fatigue » et les habitants l’ont signalé aux gardes-frontières. Ces derniers ont immédiatement procédé à son arrestation à Boudaris. Le jeune marocain était dans un état lamentable avec des habits usés jusqu’à la corde, « des cheveux et une barbe très touffus et il en émanait une forte odeur ». Selon le journal, il s’agirait bien d’un terroriste qui tentait de fuir la zone en raison des conditions climatiques éprouvantes. Selon Al-Sabah, qui cite des sources sécuritaires, le jeune homme a d’abord affirmé qu’il était « saoudien » avant de se rétracter et de confirmer qu’il était « marocain » venu « chercher ses parents » et qu’il s’était « perdu dans les montagnes ». Le jeune marocain a été remis à la Garde Nationale (gendarmerie) à Kasserine pour une enquête plus poussée. La présence de ce marocain parmi le groupe du mont Chaambi tend à confirmer l’existence de lien entre les différends groupes djihadistes de la région. La situation est aggravée par l’état de déliquescence de l’Etat Libyen.
Poursuite des opérations au mont Chaambi
Sur le terrain, les bombardements ont repris jeudi matin, en direction des hauteurs du mont Chaambi, du côté des plaines de Foussana et la frontière algérienne. L’armée tunisienne mène depuis plusieurs mois des opérations dans le mont Chaambi, opérations entamées à la suite de la mort dans une embuscade de 8 militaires en aout dernier. Le site des opérations a été déclaré « zone militaire fermée ». Pour rappel, les forces spéciales tunisiennes ont tué, mardi 4 février, dans une maison à Raoued, dans la banlieue de Tunis, sept membres d’un groupe armé dont l’assassin présumé de Chokri Belaid, Kamel Kadhkadhi. Un membre de la Garde nationale a été tué au cours de la fusillade. Kamel Kadhkadhi, 43 ans, « cadre financier » serait un dirigeant du groupe Ansar Al-Charia, classée organisation terroriste en août 2013 par la Tunisie. « C’est le plus beau cadeau qu’on puisse faire aux Tunisiens », a assuré le ministre de l’intérieur Lotfi Ben Jeddou. Un commentaire qui n’a pas été apprécié par les proches de proches de Chokri Belaïd…