30 % des ouvrières agricoles en Tunisie touchent une rémunération journalière de moins de 10 dinars (environ 3 euros), selon une étude sur les femmes travaillant dans le secteur agricole en Tunisie.
Réalisée par l’Agence de la démocratie locale de Kairouan, sur un échantillon de 600 ouvrières agricoles et 300 agriculteurs dans les gouvernorats de Kairouan, Sidi Bouzid et Mahdia, l’étude fait ressortir que 58% des ouvrières agricoles en Tunisie reçoivent une rémunération journalière comprise entre environ 3 et 4,5 euros (10 et 15 dinars).
Cette même étude relève que 12% de ces femmes bénéficient d’une rémunération dépassant les 15 dinars chaque jour, concluant que la faiblesse de cette rémunération est due à l’incapacité de l’Etat à protéger ces franges sociales.
L’étude, qui fait observer que ces femmes mènent des activités pénibles dans ce domaine, note que 66% des agriculteurs interrogés pensent que les femmes peuvent effectuer toutes les activités agricoles.
En effet, 57% d’entre eux estiment que le recours à la main-d’œuvre agricole féminine est expliqué par le manque de main-d’œuvre masculine.
Selon la même source, 27% des personnes interviewées considèrent que les femmes sont plus productives que les hommes, tandis que 16% d’entre eux ont déclaré qu’ils préfèrent la main d’oeuvre féminine, au vu qu’elles acceptent des rémunérations moins importantes que celles demandées par les hommes.
Par ailleurs, l’étude fait savoir que 45% de ces femmes travaillent moins de 100 jours par an, ce qui équivaut à deux jours de travail par semaine, alors que seulement 24% d’entre elles travaillent plus de 200 jours par an.
Concernant les conditions de transport, 61% d’entre elles ont indiqué qu’elles font recours à un transporteur spécialisé, tandis que le reste a déclaré que leurs employeurs assurent leur transport.
Pour ce qui est de la couverture sociale, il importe de noter qu’uniquement 31% de ces femmes sont affiliées à une caisse de sécurité sociale.
En outre, l’enquête a révélé que 59% des femmes interrogées sont exposées à la violence dans les fermes. 40% de ces femmes ont indiqué avoir été soumises à des violences morales (insultes, mépris…), alors que 31% ont déclaré avoir subi de la violence verbale et 29% de la violence physique.