Le président tunisien, Kaïs Saïed se lance dans un flan interne contre la corruption et compte faire face aux « lobbys qui ont changé de masques ». C’est ce qu’a fait savoir un communiqué de la présidence tunisienne, publié mercredi à l’issue d’une réunion entre le président tunisien et sa ministre de la Justice, Leila Jaffel, et celle des Finances, Sihem Nemsia.
En effet, la réunion du président et ses ministres a permis, selon le communiqué du Palais de Carthage, de discuter du dossier des biens confisqués et des « manipulations délibérées ayant entravé ce dossier ».
Pour signifier la difficulté de résolution de cette problématique tunisienne, qui « a duré longtemps », Kaïs Saïed a déclaré que « de nombreuses propriétés ont été négligées ou cédées à des prix dérisoires, profitant ainsi, à nouveau, aux lobbys qui ont changé de masques pour s’emparer des biens du peuple de manière détournée ».
Il est à noter que jusqu’à la fin de l’année 2020, le nombre des décisions de confiscation des biens immeubles a atteint 663, selon les données du ministère des Finances.
Le chef de l’État a souligné que « ce dossier a duré plus longtemps que nécessaire et doit être clos ». Il a également insisté sur « la nécessité de rendre compte de ceux qui ont négligé les biens confisqués à des prix dérisoires », citant l’exemple d’une propriété à Hammamet acquise pour deux millions de dinars et cédée rapidement pour vingt millions de dinars.
« L’État ne restera pas les bras croisés »
Le Président a souligné que « l’État ne restera pas les bras croisés, que ce soit pour cette propriété ou d’autres, et que ceux qui ont participé à ce crime, ainsi que ceux qui pensent encore qu’ils peuvent dilapider les fonds du peuple, seront poursuivis ».
Dans le même contexte, le Président a déclaré que « le cadre juridique mis en place après le 14 janvier 2011 n’a fait qu’amplifier la corruption et la dilapidation des ressources du peuple tunisien », soulignant « qu’il est inacceptable que ce dossier reste ouvert pendant plus de deux décennies ».
Il a affirmé que « ceux qui veulent la réconciliation ont les portes ouvertes devant eux, tandis que ceux qui choisissent le contraire doivent assumer pleinement leur responsabilité devant la justice ».