En Tunisie, le candidat à l’élection présidentielle, ancien cadre d’Ennahdha et ex-ministre de la Santé, Abdellatif El Mekki, a été assigné à résidence. Le juge d’instruction a prononcé plusieurs interdictions à son encontre vendredi.
En effet, le président du parti « Amal w Injaz », a comparu vendredi 12 juillet 2024 devant un juge d’instruction pour être auditionné dans le cadre de l’affaire du décès de Jilani Daboussi.
L’homme d’affaires Jilani Daboussi avait été incarcéré en 2011 dans le cadre d’une affaire de spoliation de biens immobiliers sous l’ère Ben Ali. Il a été libéré en 2014, mais il est décédé quelques heures après sa sortie de prison. Une part de mystère entoure son dossier.
Abdellatif Mekki a nié catégoriquement tout lien avec cette affaire. Il a affirmé qu’en tant que futur candidat à la présidentielle, il y a une tentative de l’inclure dans une affaire « montée de toutes pièces ». Sur l’une de ses publications sur les réseaux sociaux, le candidat à la candidature assure qu’il « ne connait pas la victime, ne l’a jamais rencontré, ne lui a jamais adressé la parole, n’a jamais consulté son dossier ni donné d’ordre le concernant ». « Aucune pièce et aucun témoin ne peuvent prouver qu’il s’agissait bien d’un meurtre », renchérit-il.
L’entourage de Abdellatif Mekki dénonce un acharnement judiciaire supplémentaire contre un prétendant à la magistrature suprême.
Bien qu’il ait été laissé en liberté, le juge a cependant pris plusieurs mesures répressives à son encontre, dont une interdiction de voyager, d’apparaître dans les médias, ainsi qu’une assignation l’obligeant à ne pas quitter El Ouradia près de Tunis, localité où se trouve son lieu de résidence.
A moins de trois mois du scrutin, faire campagne dans ces conditions sera impossible pour le candidat. Certains observateurs de la scène politique tunisienne accusent le président actuel Kais Saied d’instrumentaliser la justice contre ses concurrents, notamment que cette poursuite intervient au moment où la justice continue d’enquêter sur un certain nombre de candidats à l’élection présidentielle, tandis que d’autres croupissent en prison.