Le déficit budgétaire de la Tunisie était de l’ordre de 6,9% en 2013 pour se contracter à 4,8% en 2015 avant de repartir à la hausse en 2017 (6,1%).
Une croissance à 3,1%, un baril de pétrole à 75 dollars, un déficit budgétaire stabilisé à 3,9% du PIB ainsi qu’un endettement à 70,9% du PIB, telles sont les hypothèses selon lesquelles la nouvelle loi des Finances pour 2019 a été élaborée, a-t-on appris lundi auprès de la présidence du gouvernement tunisien.
Selon un document transmis à Xinhua sur les principales mesures du projet de loi, le gouvernement de Youssef Chahed prendra en considération certains paramètres, dont les engagements de la Tunisie à l’international, le renforcement de l’investissement, la compétitivité des entreprises ou encore la lutte contre la fraude fiscale, la corruption et la contrebande.
Parmi les soucis majeurs auxquels le gouvernement devra faire face : un taux de chômage alarmant, notamment auprès des diplômés de l’enseignement supérieur, qui reste encore élevé, soit 29,2% au deuxième trimestre.
Aussi, une enveloppe de 150 millions de dinars (52,7 millions de dollars) a été injectée dans le Fonds national de l’emploi en plus de 127 millions de dinars (44,7 millions de dollars) dans un fonds dédié aux crédits et aux aides des collectivités locales, principalement pour les régions intérieures du pays.
Un autre instrument sera opérationnel en 2019 pour les jeunes entrepreneurs. Ils auront désormais accès à un nouveau fonds doté initialement de 50 millions de dinars (17,6 millions de dollars) réservés à l’autofinancement de nouveaux projets.
Volet fiscalité, le gouvernement décide de réduire la taxe sur les entreprises de 25% à 13,5% dans plusieurs secteurs, dont les industries manufacturières telles que les industries automobile et aéronautique, le câblage, l’agroalimentaire, le secteur cuir-chaussure-textile, ainsi que les services technologiques.
Une donne incertaine malgré les prémices de la relance
Malgré une relative amélioration du cycle économique tunisien sur l’ensemble des deux dernières années (croissance du PIB, baisse du déficit budgétaire, léger redressement de la finance publique et des relances dans les secteurs touristique, agricole et industriels), le bilan général des sept dernières années reste encore en deçà des attentes vu l’allure »inflationniste » de la plupart des indicateurs-clés.
Le taux de croissance concrétise l’amélioration enregistrée depuis 2015 où le taux était de l’ordre de 0,6% au dernier trimestre pour atteindre 3% au dernier trimestre de l’année 2018 passant par 1,3% en 2016 (dernier trimestre) et 2% en 2017 (même période).
Le déficit budgétaire de la Tunisie était de l’ordre de 6,9% en 2013 pour se contracter à 4,8% en 2015 avant de repartir à la hausse en 2017 (6,1%). En 2018, il est à 4,9% et devrait baisser encore à 3,9% en 2019.
En revanche, le taux d’endettement inquiète. En 2012, il était de l’ordre de 44,7% du PIB pour suivre, depuis lors, une courbe alarmante avec 50,8% en 2014, 55,4% en 2015, 61,9% en 2016, avant de franchir la barre de 70% en 2017 et d’atteindre 71,7% en 2018.
Adoptée la semaine dernière par le conseil des ministres, la nouvelle loi des finances 2019 a été déjà transmise pour examen au Parlement. L’article 66 de la Constitution stipule que l’Assemblée des représentants du peuple doit adopter ce projet, ainsi que celui relatif au budget de l’Etat, avant le 10 décembre prochain.