La Tunisie veut porter sa croissance économique à l’orée de 2020 à 5% contre 1,5% réalisé entre 2011 et 2015.
Dans sa note d’orientation, le plan stratégique de développement 2016-2020, élaboré par le ministère du Développement et de la coopération internationale, conditionne cette croissance par le développement des investissements, dont le taux doit passer de 18,5% du PIB en 2015 à 25% en 2020. » Le volume total des investissements atteindra alors 125 milliards de dinars pour toute la période », indique cette note d’orientation. Dés lors, les investissements publics, y compris ceux mobilisés par les entreprises et les établissements publics, doivent progresser de 50% par rapport à 2015 pour atteindre 45 milliards de dinars, alors que les investissements privés locaux devraient augmenter de 65% à 62 milliards de dinars », précise cette note d’orientation citée par l’agence TAP. Pour les investissements directs étrangers (IDE), les autorités tunisiennes escomptent une hausse de 80% à 18 milliards de dinars.
Réduire le déficit budgétaire
Selon le ministère tunisien du Développement, la reprise d’une forte croissance économique à l’orée 2020 ne peut être par ailleurs envisagée sans une amélioration effective »du climat des affaires, la mise en oeuvre des réformes », dont celle du système fiscal et un nouveau code des investissements. Il s’agit également et surtout de réduire le déficit budgétaire à 6,8% en 2020 contre 8,5% en 2015 ainsi que ramener l’inflation à 3,6% contre 5,4% en 2015. Il s’agit également de réduire le taux de chômage à 11% à la fin du prochain quinquennat contre les 15,2% entre 2011 et 2015, selon cette note d’orientation, qui escompte un relèvement du revenu individuel à 12.400 dinars/mois contre 8.283 dinars actuellement, et donc une hausse de l’épargne à plus de 17%.
L’Opposition marginalisée
D’autre part, le ministère tunisien du développement prévoit, outre la fin des disparités régionales, une sensible réduction de la pauvreté absolue, qui doit baisser de 4,6% à 2,5% en 2020, ainsi que l’amélioration de l’indice de développement humain (IDH) de 0,721 en 2013, à 0,786 en 2020 et la mobilisation de 20% du PIB pour les dépenses et les transferts sociaux. Pour autant, ce plan quinquennal 2016-2020, annoncé mercredi, n’a été présenté par le gouvernement qu’aux partis de la coalition gouvernementale (Nidaa Tounes, Ennahdha, Afek Tounes et l’Union Patriotique libre). Entretemps, les partis de l’opposition restent braqués contre le projet de loi de réconciliation économique, que le parti du président tunisien, Nida Tounes, veut faire passer au parlement.