Après une semaine de polémique sur l’éventuel désengagement de Petrofac en Tunisie, le Directeur Général de la société, M. Imed Derouiche apporte un nouvel éclairage sur la situation. Selon lui, « légalement, Petrofac n’a pas le droit de quitter la Tunisie ».
Les sit-in et les blocages à répétition du champ gazier de Karkanah champ gazier de Karkanah coûtent près de 200 mille dollars par jour, a déploré M. Imed Derouiche le Directeur Général de Petrofac Tunisie. Au cours d’une émission radio de Express FM, M. Derouiche a précisé que la moitié de cette perte est subie par l’Etat, « vu qu’il est le principal actionnaire de la société ».
Les sit-in et l’occupation du champ gazier de Karkanah par une centaine de jeunes de la région revendiquant le versement des allocutions chômages, trouve sa source dans la suppression de l’aide financière de Petrofac, octroyé à la wilaya. La société pétrolière contribuait depuis quelques années -avec d’autres entreprises de la région- au financement de programmes sociaux dans le cadre de « la responsabilité sociale de l’entreprise ». Le moment de rupture a été celui de la suppression de la dite aide. « Nous avons décidé d’investir cette somme dans des projets créateurs d’emplois », explique M. Derouiche. « En 2014 nous nous sommes entretenu avec le nouveau gouvernement au sujet de cette aide pécuniaire et ils nous ont demandé de continuer à procéder comme tel ; c’est-à-dire, le financement du fond monétaire de la wilaya, en attendant la mise en place d’un nouveau mécanisme ».
La solution doit venir de l’Etat, par l’application de la loi
« Je n’ai jamais déclaré que le gouvernement est dans l’incapacité de résoudre le problème » précise le Directeur général. Il signale au passage que Petrofac est une entreprise économique, et elle ne peut pas se substituer à l’Etat. « Nous avons aidé l’hôpital, les écoles… Nous avons créé des microprojets sous la forme de PME. Nous avons même aidé les forces de l’ordre et l’armée tunisienne », a-t-il déclaré. Il a ajouté, en outre, que la loi de finance 2016 permet la création de postes budgétaires, et trouver une solution, en l’occurrence pour ces demandeurs d’emploi.
Les sit-in sont devenus « une routine », selon lui. Cependant, l’occupation du site de production par des individus étrangers à l’entreprise comporte le risque d’une attaque terroriste. « Si des individus arrivent à accéder aussi facilement à nos champs gazier, il se pourrait qu’il y ait des intrusions de terroristes parmi les demandeurs d’emploi ». M. Derouiche souhaite que l’Etat tunisien envoie des signaux forts. « Avant tout, il faut donner l’exemple, par l’application de la loi », a-t-il préconisé.
Interrogé sur la polémique de la semaine, selon laquelle Petrofac s’apprêtait à quitter la Tunisie, M. Derouiche a expliqué que « légalement, Petrofac n’a pas le droit de quitter la Tunisie ».