Tunisie : Mouvements de contestation contre une hausse des taxes dans un contexte social tendu - Maghreb Emergent

Tunisie : Mouvements de contestation contre une hausse des taxes dans un contexte social tendu

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Des mouvements de protestations sont observés dans plusieurs gouvernorats du pays pour contester certaines dispositions de la loi de finances 2014. La contestation continue et  le gouvernement reste inflexible.

 

Des propriétaires de camions de marchandises, des engins agricoles, louages de transport de passagers appuyés par des propriétaires de taxis ont manifesté leur refus d’une majoration qualifiée d’excessives entre autres des impôts sur la circulation des voitures. Routes bloquées, des pneus incendiés, des administrations fermées. Telles étaient les scènes que vivent la plupart des régions du pays.

Les télévisions locales ont même rapporté des scènes de manifestants en colère réclamant le retour de l’ancien président Zine El abidine Ben Ali qui a quitté le pouvoir pour se réfugier en Arabie Saoudite, le 14 janvier 2011.

Le parti islamiste Ennahdha, majoritaire à l’Assemblée nationale constituante (ANC) a appelé mercredi l’actuel gouvernement « réviser les redevances supplémentaires concernant les agriculteurs et les propriétaires de camions légers ». Des députés de l’opposition ont également appelé à une plénière pour arrêter tous les articles relatifs aux redevances et taxes mises en place.

L’Union Générale Tunisienne du Travail a réitéré, de son coté, son refus de la loi de finances 2014  et exprimé son rejet des mesures impopulaires qui sont à l’origine des mouvements de protestation qu’elle qualifie de « légitimes ». Tout en exprimant son soutien aux revendications des citoyens l’UGTT a appelé à la révision de la loi de finances et invité tous les citoyens à des manifestations pacifiques en contrepartie de l’arrêt de la répression policière.

Un gouvernement  inflexible

Le gouvernement ne semble pas céder face au mécontentement populaire. Le ministre des Finances, Elyes Fakhfakh, a affirmé mercredi  que les mesures portant sur la majoration de la taxe de la circulation appliquée sur les véhicules de transport, notamment ceux consacrés au transport de marchandises et au transport agricole sont maintenues.

Le ministre a indiqué lors d’une conférence de presse tenue à La Kasbah, suite aux mouvements de protestation organisés dans plusieurs régions du pays contre ces mesures, que l’abandon de ces dispositions risque d’alourdir les charges de l’Etat, lequel ne dispose pas d’autres alternatives pour mobiliser des ressources supplémentaires et booster la croissance économique.

Pour lui, l’abandon de ces augmentations, qui demeurent raisonnables, selon lui, compte tenu de la conjoncture difficile, risque d’obliger l’Etat à adopter des mesures plus strictes ultérieurement. Pour apaiser les tensions, le ministère des Finances a annoncé dans un communiqué que les propriétaires de camions dont la charge ne dépasse pas 2 tonnes (transport agricole, transport pour son propre compte, transport pour le compte d’autrui), pourront payer la taxe en question  sur deux tranches. De même que les agriculteurs qui ont bénéficié de la baisse de 80% sur la taxe de la circulation des véhicules à caractère agricole, avant le 1er Janvier 2014, pourront continuer à bénéficier de cet avantage fiscal.

 

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