Bien avant cette initiative, la Tunisie a mis en place, en 2013, une instance de lutte contre la corruption, dite : Instance de Dignité et de Vérité « IDV ». Toutefois, elle n’a pas eu assez d’appui à cause de désaccords politiques.
L’ONG « I Watch » lancera ce 14 juillet un Centre de soutien et d’orientation des victimes de la corruption. Cette initiative voit le jour après que ce fléau ait considérablement augmenté. Le Centre a pour but d’encourager les citoyens à agir contre la corruption administrative et financière « afin de créer un climat propice pour instaurer le questionnement et la reddition des comptes, et mettre fin à l’impunité. » Bénéficiant de l’appui de Transparency International, ce Centre verra le jour dans un contexte économique critique s’ajoutant à la prolifération du phénomène de la corruption. En effet, en mai 2016, la Tunisie avait enregistré 12.000 dossiers de corruption, selon l’Instance nationale de lutte contre la corruption.
L’ONG « I Watch » explique que le Centre s’emploiera à aider les dénonciateurs et les victimes de la corruption, à formuler leurs plaintes, à assurer le suivi de leurs dossiers et à vérifier les données. En outre, cette ONG fondée en mars 2011 compte contribuer à l’amélioration du cadre juridique de lutte contre la corruption.
Bien avant cette initiative, en 2013, la Tunisie a mis en place une instance de lutte contre la corruption, dite : Instance de Dignité et de Vérité « IDV ». Toutefois, elle n’a pas eu assez d’appui à cause de désaccords politiques.
La lutte contre la corruption tributaire de la volonté politique
A l’occasion d’une conférence organisée samedi dernier par le Centre d’études sur l’islam et la démocratie, le président de l’IDV, Chawki Tabib a fait part de son inquiétude quant à la multiplication des actes de corruption. « S’il continue à ce rythme, le niveau de corruption sous sa forme actuelle risque de saper les fondements de l’Etat et de transformer la Tunisie en pays mafieux. » a-t-il déclaré.
Selon ce responsable, la lutte contre la corruption a été un échec de la Tunisie post-Ben Ali. Pour lui, les pouvoirs publics ont échoué dans la mission de lutte contre la corruption « en raison de la faiblesse des moyens déployés pour combattre ce phénomène, de l’absence des compétences et de l’impunité dont jouissent les juges corrompus. » Il a appelé dans ce sens à définir une stratégie à laquelle seront associés médias, justice et gouvernement.