Un coup d’Etat aurait été déjoué en Libye - Maghreb Emergent

Un coup d’Etat aurait été déjoué en Libye

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Le ministre libyen de la Défense, Abdallah al-Theni a affirmé mercredi qu’un coup d’Etat préparé par un groupe d’anciens officiers de l’armée et des politiciens a été déjoué.

 

 

Abdallah al-Theni a indiqué que le président du Congrès Général National (parlement) Nouri Bousahmein a ordonné en sa qualité de chef suprême des forces armées « l’arrestation des officiers et des hommes politiques qui ont tenté un coup d’État contre la légitimité ». Selon le ministre de la défense, l’armée et les « thowars » (révolutionnaires) traquent actuellement les auteurs présumés de la tentative de coup d’Etat. Selon Al-Jazeera, des mandats d’arrêts ont été lancés contre une trentaine d’officiers accusés d’être impliqués dans la tentative de coup d’Etat. La chaine qatarie, qui n’identifie pas ses sources, affirme qu’une réunion s’était tenue dans la matinée de mardi à Tripoli entre d’anciens officiers et des personnalités civiles pour « prendre le pouvoir » et annoncer la création d’un « Conseil supérieur de protection de la révolution ». Les « putschistes » seraient une soixantaine de personnes dont trente anciens militaires. Une réunion du parlement prévue mardi a été annulée à la suite d’une mise en garde des services de renseignements libyen au sujet d’une tentative de coup d’Etat.

Dégradation du climat politique et sécuritaire

Cette annonce d’un coup d’Etat présumé intervient dans un climat sécuritaire très dégradé et une montée des tensions politiques à la suite de la décision prise par le Congrès Général National (CGN – parlement) de prolonger son mandat qui devait expire normalement le 7 février dernier.  Des manifestations ont été organisées contre la décision du CGN de prolonger son mandat, des groupes armés non identifiés ont attaqué des chaines de télévisions à Benghazi mais aussi à Tripoli. Jeudi dernier, une attaque a été menée contre le siège de l’état-major de l’armée dans le sud de la capitale Tripoli.  La très chaotique transition libyenne où les milices continuent de tenir la dragée haute au gouvernement s’est compliquée avec la décision de prolongation du mandat du CGN. En place depuis juillet 2013, le Congrès général   national devrait préparer l’élection d’une Constituante et organiser des élections générales, dans un délai de 18 mois. Des objectifs non atteint à l’échéance prévue du 7 février. Le parlement a décidé de prolonger son mandat jusqu’à la fin de l’année 2014 en introduisant pour cela des amendements constitutionnels. Une décision qui divise.

Une scène politique instable 

 Un mouvement « non à la prolongation » a été créé à Benghazi pour réclamer la dissolution du Congrès et a reçu des soutiens dans d’autres villes. Les milices libyennes en concurrence se sont également positionnées sur cette question. La Cellule des opérations des révolutionnaires en Libye, une milice officieusement sous la tutelle de l’armée, a soutenu la prolongation du mandat tout comme la puissante milice de Misrata. Mais d’autres milices, dont celle de Zenten, traditionnelles rivales de celles de Misrata, ont promis de défendre le « mouvement populaire » contre le Congrès. La scène politique libyenne, très mouvante, avec des villes-milices et une résurgence forte du tribalisme, est marquée par une instabilité chronique. Deux grands blocs se disputent le pouvoir au gouvernement et au parlement. Le premier bloc soutient le premier ministre Ali Zeidan auquel s’oppose une coalition autour des Frères Musulmans.

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