La douzième édition du vendredi de marche a lieu sous un soleil radieux de mai. La marche des citoyens coïncide surtout avec le mois de ramadan, un mois de jeune qui ne dissuade finalement pas les citoyens dont l’ardeur à battre le pavé est toujours présente.
Aussi le slogan du jour est-il : « Manache habssin ! » « Nous ne nous arrêtons pas ! ». En ce vendredi, dans la capitale, jeunes et moins jeunes, hommes, femmes et enfants, le plus souvent, drapés de l’emblème national et scandent le long de l’avenue Didouche Mourad, à la Place Maurice Audin ou à la Grande Poste : « L’Algérie est une république et non une caserne ! » Et d’enchainer : « Non au règlement de comptes !».
Un message clair qui vient en réplique aux dernières évolutions de l’actualité nationale et surtout à l’adresse de l’homme fort du moment, le chef d’état-major de l’ANP, le général de corps d’armée Ahmed Gaid Salah, qui est finalement désavoué de manière explicite à la faveur de cette manifestation. Parmi les autres slogans phares brandis en cette journée citons « Les libres sont avec le juste et les soumis sont avec la force, comprendra qui veut ! ».
Alger aura été dès le matin hermétiquement quadrillée par un dispositif sécuritaire, désormais coutumier. Sur les grandes voies de circulation, notamment à hauteur du barrage des bananiers, sur l’A1, à un jet de pierre de Mohammadia (El Harrach) les véhicules ont le plus grand mal à franchir les cônes rouges et blanc tellement l’étau est serré et ne laissant passer qu’un seul véhicule parmi la cohorte de voitures et autres poids lourds en direction de la capitale. Une fois cet ultime obstacle franchi, Alger tout de blanc baignée, est prête à accueillir ce qui ont rendez-vous avec le Hirak.